Plus de deux millions de musulmans ont entamé dimanche sous une chaleur écrasante le pèlerinage annuel à la Mecque en Arabie saoudite, le premier avec autant de fidèles dans le royaume depuis la pandémie de Covid-19.
L'accueil des deux principaux pèlerinages musulmans, le hajj et la Omra (petit pèlerinage), confèrent du prestige et une légitimité aux dirigeants saoudiens.
Le hajj est aussi l'occasion, pour les autorités, de montrer des évolutions sociales dans le royaume ultraconservateur, face aux accusations de violations des droits humains. En 2021, les femmes ont été autorisées à faire le pèlerinage sans être accompagnées d'un tuteur masculin.
Un responsable saoudien a dit dimanche s'attendre à un record d'affluence. «Cette année, nous assisterons au plus grand pèlerinage de l'histoire», si les choses se déroulent comme prévu. Selon ce responsable du ministère saoudien du hajj et de la Omra qui a requis l'anonymat, «le nombre de pèlerins dépassera les 2,5 millions».
«Ce sont les plus beaux jours de ma vie», a déclaré Saïd Abdel Azim, un retraité égyptien de 65 ans portant comme la plupart des hommes l'ihram, deux couches de tissu blanc enveloppant le corps. Ce voyage, pour lequel il dit avoir économisé pendant 20 ans, est «un rêve devenu réalité».
Dimanche soir, les pèlerins doivent se rendre à Mina, à environ cinq kilomètres de la Grande Mosquée, où il passeront la nuit, avant le rite principal au Mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon.
Mina, une cité de tentes blanches, se prépare dimanche à accueillir les pèlerins, avec l'acheminement de vivres et le déploiement de forces de sécurité autour de la zone.
Les températures élevées - avoisinant les 45 degrés Celsius - dans l'une des régions les plus chaudes du monde représentant un défi croissant, les autorités ont installé de nombreux centres de santé et déployé 32 000 ambulanciers.
Patrouillant à pied, sous des parapluies blancs pour se protéger du soleil, des policiers ont aspergé d'eau les pèlerins. À l'intérieur de la Grande Mosquée, des milliers de secouristes se tiennent prêts à intervenir.
De nombreux drames, dont des bousculades mortelles, ont marqué l'histoire du hajj, mais aucun accident majeur n'a été enregistré depuis 2015.
Le hajj, qui coûte au moins 5000 dollars par personne, est une importante source de revenus pour le premier exportateur mondial de pétrole, qui tente de diversifier son économie. Avant la pandémie du coronavirus, il rapportait plusieurs milliards de dollars par an.
Les autorités espèrent cette année se rapprocher du seuil des 2,5 millions de pèlerins atteint en 2019, après avoir accueilli 926 000 visiteurs en 2022. En 2020 et 2021, au plus fort de la crise sanitaire, seuls quelques milliers de personnes avaient été admises.
Selon l'homme d'affaires saoudien Samir Al-Zafni, tous les hôtels de La Mecque et de ses environs affichent complet jusqu'à la première semaine de juillet. «Il n'y a plus un seul lit vide dans notre chaîne de 67 hôtels», a-t-il affirmé à l'AFP. (sas/ats/afp)