L'Islande, l'un des trois pays avec la Norvège et le Japon à autoriser la chasse à la baleine, a donné mardi son feu vert pour la saison 2024 à cette pratique controversée au seul baleinier du pays.
Le permis autorise la chasse de 128 rorquals communs pour la saison qui s'étend de mi-juin à septembre, a annoncé le ministère de la Pêche et de l'Alimentation, soit moins que les 161 autorisés la saison précédente:
Cette explication est rejetée par les défenseurs des droits des animaux.
«Il est extrêmement décevant» que le gouvernement «ait mis de côté les preuves scientifiques sans équivoque démontrant la brutalité et la cruauté de l'abattage commercial des baleines, en permettant que des baleines soient tuées pendant une année supplémentaire», a réagi auprès de l'AFP Adam Peyman, de l'ONG Humane Society International, soulignant que les rorquals communs étaient menacés d'extinction:
Comme la Norvège et le Japon, ce pays pratique encore la chasse commerciale à la baleine, en dépit des critiques des protecteurs de l'environnement et des défenseurs des droits des animaux.
Hvalur hf., la dernière société de chasse à la baleine active en Islande, attendait depuis janvier une réponse à sa demande de permis de chasse pour les cinq années à venir, sa précédente licence ayant expiré.
En juin 2023, l'Islande avait suspendu la chasse à la baleine après la parution d'un rapport commandé par le gouvernement concluant que les méthodes de chasse employées ne respectaient pas la loi sur le bien-être animal.
Les harpons explosifs utilisés par les chasseurs pour attraper les baleines provoquaient des agonies prolongées, pouvant durer jusqu'à cinq heures, a montré l'Agence vétérinaire gouvernementale.
Mais le gouvernement avait autorisé la reprise de la chasse le 1er septembre, avec des restrictions sur les méthodes utilisées et la présence d'inspecteurs officiels à bord, filmant chaque prise de cétacé.
En Islande, l'opposition à cette pratique est désormais majoritaire au sein de la population : 51% des Islandais y sont opposés, contre 42% il y a quatre ans, selon une enquête réalisée par l'institut Maskína et publiée début juin 2023.
Depuis des siècles, cette île dépend fortement de la pêche et de la chasse à la baleine.
Mais au cours des deux dernières décennies, son industrie touristique, en particulier les excursions d'observation de ces cétacés géants, a connu un véritable essor. (ats/jch)