Le Hamas aurait kidnappé environ 200 personnes lors de son attaque surprise il y a deux semaines en Israël. Selon des données militaires, plusieurs enfants et personnes âgées figuraient parmi elles.
La question du sort des otages et de leur condition de détention était sur toutes les lèvres – jusqu'à vendredi. L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué que la «majorité des otages» étaient encore en vie. Les interrogatoires des terroristes arrêtés seraient, par ailleurs, en cours.
A l'annonce de la nouvelle, les parents des Israéliens enlevés ont poussé un ouf de soulagement. «La pire situation que l'on puisse imaginer, c'est de rester sans nouvelles de ceux que l'on aime», déclare cependant Assaf Shem Tov. Son neveu Omer, 21 ans, a été enlevé par le Hamas le 7 octobre alors qu'il assistait au festival de musique Nova. Le soir même, la famille a reçu une vidéo confirmant cet événement dans la bande de Gaza, explique l'oncle dans un entretien.
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Depuis, il n'a pas reçu de signe de vie de son neveu. Les déclarations de l'armée israélienne sont donc une «bonne nouvelle», selon Assaf Shem Tov. Il se trouve actuellement ici, en Suisse, avec des familles et d'autres otages. Ensemble, ils demandent une libération «immédiate et sans condition».
Vendredi, la délégation a rencontré des organisations internationales comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les proches ont d'ailleurs appelé à un rassemblement dimanche sur la place des Nations, devant le bâtiment principal de l'ONU à Genève. La Voice for Freedom Coalition, à l'origine de l'événement, attend quelques milliers de manifestants. Elle représente environ 300 organisations chrétiennes de 70 pays et a organisé le voyage des familles à Genève.
CH Media a pu s'entretenir avec elles vendredi. Michal Dorset est venue pour sa nièce, Romi Gonen. Le 7 octobre, elle participait au festival qui s'est terminé en massacre. La jeune femme de 23 ans a encore téléphoné à sa mère pendant sa fuite, raconte Michal Dorset. A la fin, on ne perçoit plus que des coups de feu et des coupures dans la communication.
L'incertitude qui entoure depuis lors le sort de sa parente est «terrible», dit l'Israélienne.
Autre incertitude: le moment où l'armée israélienne lancera l'offensive terrestre qu'elle a annoncée dans la bande de Gaza. Jeudi, le ministre de la Défense Joav Gallant a demandé aux troupes de son pays de se tenir prêtes.
Les familles suivent l'évolution de la situation avec inquiétude. Michal Dorset refuse d'entrer dans des considérations militaires ou politiques. Pour l'Israélienne, c'est clair: il en va de la responsabilité du gouvernement israélien de s'occuper de ses citoyens.
Malgré tout, elle n'a pas perdu l'espoir de revoir un jour sa nièce. «L'espoir est la seule chose que j'ai», affirme-t-elle, combative. «Dans la situation actuelle, on peut soit se morfondre, tomber en dépression ou dans l'inaction totale. Ou alors, on peut faire le contraire.» C'est cette dernière option qu'a choisie sa famille en portant ainsi ses revendications jusqu'à Genève.
Traduit et adapté par Valentine Zenker