L'inquiétude est à son comble dimanche concernant plusieurs hôpitaux de Gaza qui fonctionnent dans des conditions très difficiles, soumis à des pénuries et des coupures d'électricité au milieu des combats féroces entre l'armée israélienne et le Hamas dans la ville de Gaza.
Médecins sans frontières (MSF) a dit redouter que ces établissements ne se transforment en «morgues» en l'absence de cessez-le-feu.
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Une fumée épaisse enveloppait la ville de Gaza et de nombreux coups de feu d'armes automatiques ainsi que des bruits d'explosions pouvaient être entendus, selon des images de l'AFP, au 37e jour de la guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas.
Des «combats violents» autour de l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire, ont eu lieu toute la nuit, ont indiqué dimanche à l'AFP par téléphone des témoins réfugiés dans l'établissement situé dans l'ouest de Gaza-ville.
Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est alarmé tôt dimanche d'avoir «perdu le contact» avec ses interlocuteurs au sein de l'hôpital, selon lui objet d'«attaques répétées».
«L'OMS est gravement préoccupée par la sécurité du personnel de santé, des centaines de patients malades et blessés, y compris des bébés sous assistance respiratoire, et des personnes déplacées qui restent à l'intérieur de l'hôpital», a-t-il dit sur X.
Deeply worrisome and frightening: @WHO has lost contact with its focal points in Al-Shifa Hospital in #Gaza, amid horrifying reports of the hospital facing repeated attacks.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) November 12, 2023
There are reports that some of those who fled the hospital have been shot at, wounded, or killed.
The… https://t.co/buhccOjRqF
Dans un communiqué diffusé dimanche dans la nuit, le directeur de l'hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya a indiqué que celui-ci était «totalement encerclé» par les forces israéliennes et que des bombardements «se poursuivent dans ses environs». Il a ajouté:
L'armée israélienne a démenti samedi avoir ciblé l'hôpital al-Chifa et a accusé «des organisations terroristes de la bande de Gaza» de l'avoir touché avec une «roquette mal tirée».
La branche armée du Jihad islamique, allié du Hamas, avait indiqué samedi que ses «combattants étaient engagés dans des affrontements violents, notamment dans les alentours du complexe d'al-Chifa».
Samedi, MSF a annoncé que deux bébés prématurés étaient morts dans cet hôpital après l'arrêt des soins faute d'électricité.
Les bébés «sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus», a témoigné le Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message de l'ONG sur X.
At Al-Shifa hospital #Gaza is without power. We have premature babies who need incubators, we have patients in the ICU who need respirators, we have over 600 patients that need medical care. A hospital needs power. We need an immediate ceasefire.
— Doctors Without Borders / Médecins Sans Frontières (@MSF_canada) November 11, 2023
Selon ce médecin, une quarantaine de nouveau-nés sont hospitalisés, dont 17 en soins intensifs.
L'armée israélienne a indiqué qu'elle allait aider dimanche à l'évacuation de ces bébés prématurés en danger «vers un hôpital plus sûr».
Mais les secours palestiniens ont rapporté que d'autres établissements de Gaza-ville, qui manquent également de matériel, avaient aussi été touchés par les combats à proximité. D'après le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont «hors service».
Les combats se concentrent au coeur de la ville de Gaza, où se trouve selon Israël le «centre» de l'infrastructure du Hamas, retranché dans un réseau de tunnels.
Israël accuse régulièrement le Hamas d'utiliser des civils comme «boucliers humains», notamment dans des écoles et des établissements de santé et a prévenu qu'elle «tuerait» les combattants du Hamas «qui tirent à partir des hôpitaux» à Gaza.
Dans ce petit territoire de quelque 360 km2, les bombardements israéliens ont fait 11 078 morts, majoritairement des civils, parmi lesquels 4506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont le dernier bilan remonte à vendredi.
Près de 200 000 Palestiniens ont fui en trois jours le nord du territoire via des «corridors» ouverts quotidiennement pendant des «pauses», pour se réfugier au sud, selon un communiqué de l'armée israélienne samedi soir. (mat/afp)