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A Gaza, des centaines de camions humanitaires sont bloqués

Aide à Gaza: des centaines de camions bloqués par «quelques nids de poule»

Les Etats-Unis, Israël et l'Egypte se disputent autour de l'approvisionnement de la population civile de Gaza. La situation est compliquée, notamment parce que le Hamas détient toujours des otages israéliens.
20.10.2023, 18:4621.10.2023, 10:16
NORTH SINAI, EGYPT - OCTOBER 19: Aid convoy trucks wait at the Rafah border crossing for clearance to enter Gaza on October 19, 2023 in North Sinai, Egypt. The aid convoy, organized by a group of Egyp ...
Plusieurs centaines de semi-remorques attendent du côté égyptien.Getty Images Europe
Michael Wrase / ch media
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Le président américain Joe Biden avait l'air satisfait lorsque, lors d'une escale de son «Air Force One» à Rammstein en Allemagne, il a rendu compte de son entretien téléphonique avec le chef d'Etat égyptien Abdel Fatah al-Sisi. Ce dernier lui aurait promis «pour commencer» jusqu'à 20 camions d'aide humanitaire via le poste-frontière de Rafah encore fermé. «Une centaine de camions, voire plus, pourraient suivre dans les prochains jours», a déclaré Biden. Mais il faudrait d'abord réparer «quelques nids de poule».

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Mais cela pourrait prendre du temps. Jeudi matin, lorsqu'un reporter de la chaîne de télévision saoudienne Al Arabija s'est rendu du côté palestinien du point de passage, il a trébuché sur des tas de gravats. Les «nids de poule» mentionnés par Biden se sont avérés être au moins quatre cratères de bombes d'une profondeur allant jusqu'à trois mètres et d'une largeur de 15 mètres. L'armée de l'air israélienne aurait attaqué le point de contrôle à cinq reprises au cours des onze derniers jours.

The edge of a large crater following an Israeli airstrike in Rafah, in the southern of Gaza Strip on Monday October 16, 2023. The death toll from Israeli strikes on the Gaza Strip has risen to close t ...
Exemple d'un «nids de poule» suite à une frappe israélienne à Rafah.Image: www.imago-images.de

On ne sait pas combien de temps durera la réparation. L'aide humanitaire internationale devrait pouvoir entrer dans la bande de Gaza «samedi ou dans ces eaux-là», a déclaré le responsable des situations d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths. Plusieurs centaines de semi-remorques attendent du côté égyptien de la frontière. En signe de solidarité avec les Palestiniens, d'immenses banderoles avec une photo de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem ont été tendues au-dessus des conteneurs d'aide.

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Selon le porte-parole du président égyptien, Sisi et Biden se seraient mis d'accord sur une «livraison permanente d'aide humanitaire à la bande de Gaza». Le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à annoncé:

«Compte tenu de la demande de Joe Biden, Israël n'entravera pas les livraisons humanitaires dans la bande de Gaza»

Cependant, avec un grand «mais». Israël a précisé que seuls «l'eau, les médicaments et la nourriture» pourraient être acheminés à travers la frontière.

Tel Aviv ne veut autoriser les livraisons directes d'aide d'Israël à la bande de Gaza que lorsque les otages enlevés par le Hamas seront libérés.

Pas d'aide tant que les otages ne sont pas libérés

Mais cette restriction ne suffit pas aux familles des otages: tant que les terroristes détiennent des enfants, des bébés, des femmes et des personnes âgées atteintes de blessures par balle ou de maladies graves «comme des animaux sous terre», les Palestiniens ne doivent pas être récompensés par des «aides». La tension est forte dans le pays.

Pendant ce temps, du côté arabe, les voix de ceux qui accusent Israël de «crimes contre l'humanité» se font de plus en plus entendre. Ce sont surtout les images télévisées diffusées en boucle des hôpitaux bondés d'enfants couverts de sang et des morgues où pleurent les proches qui commencent à faire bouillir les âmes populaires.

Les voisins directs des Palestiniens en Egypte ne veulent ou ne peuvent pas comprendre pourquoi, même après bientôt deux semaines de guerre, aucune aide humanitaire n'atteint la bande de Gaza.

Des besoins humanitaires énormes

Pour approvisionner les personnes en grande difficulté dans la bande de Gaza, il faudrait que cent camions entrent chaque jour dans le territoire bouclé par l'armée israélienne. Les parties concernées, a exigé le coordinateur de l'aide d'urgence de l'ONU Martin Griffiths lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU dans la nuit de mercredi à jeudi, doivent se mettre d'accord sur un «mécanisme de fourniture régulière de l'aide».

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Gaza après les bombes
Video: watson
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