C’est l’incompréhension chez les Bogdanovskyi. Le ministère de la Défense israélien leur demande de gommer la croix orthodoxe ornant la tombe de leur fils David, tombé à 19 ans à Khan Younès dans la bande de Gaza, le 23 décembre dernier, rapporte Le Figaro, citant le Jerusalem Post. Le jeune homme combattait dans les rangs de Tsahal. Il a été enterré avec ses camarades morts à ses côtés dans le cimetière militaire de Haïfa, dans le Nord d’Israël.
Le ministère de la Défense au Jérusalem Post :
D’abord, comment expliquer la présence de ce chrétien israélien dans les rangs de Tsahal, sachant que les chrétiens combattant dans l'armée israélienne sont très peu nombreux? Le jeune homme et sa famille, de confession orthodoxe, avaient quitté l’Ukraine pour Israël en 2014 au titre d’une loi permettant aux membres non-juifs d’une famille d’origine juive d’émigrer.
Ensuite, pourquoi la présence d'une croix sur la tombe de David Bogdanovskyi gêne-t-elle?
Le grand rabbin séfarade a même ajouté que cette croix porte atteinte à «la sainteté» du lieu. «A ce titre, nous sommes engagés depuis longtemps avec la famille Bogdanovskyi dans des discussions honnêtes et sincères pour parvenir à un accord», a indiqué le ministère de la Défense. Une loi de 2013 autorise les soldats israéliens, quelle que soit leur religion, à être enterrés dans les mêmes cimetières militaires, sans signes religieux sur les tombes.
Joint par watson, François Garaï, rabbin de la communauté juive libérale de Genève, explique que «tout ce qui est religieux en Israël est placé sous la juridiction d’organismes rabbiniques étatiques».
«Sinon, poursuit le rabbin genevois, les cimetières en Israël sont confessionnels, juifs, chrétiens ou musulmans.»
François Garaï se souvient d’une anecdote en forme de morale. Elle concerne Genève.
Sujet sensible que les signes religieux, même pour les morts.
En Israël, la mère du soldat David Bogdanovskyi ne cache pas son dépit. «David aimait Israël du fond du cœur. La croix gravée sur sa pierre tombale faisait partie intégrante de son identité personnelle et de la foi dans laquelle il a été élevé», a-t-elle écrit sur Facebook.
Elle a ajouté: «Je me tenais là et pleurais de colère, de frustration et d'incompréhension.»