Ces frappes ont été décidées par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le ministre de la défense Israël Katz, «suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs», a précisé le gouvernement israélien.
La Maison-Blanche a affirmé lundi soir qu’Israël l’avait informée avant de lancer ces frappes. «Comme le président [américain Donald] Trump l’a bien fait comprendre, le Hamas, les Houthis, l’Iran, tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël mais aussi les Etats-Unis d’Amérique, [devront] en payer le prix», a déclaré la porte-parole de la présidence Karoline Leavitt sur la chaîne Fox News.
Les forces de défense israéliennes (FDI) et l’agence de sécurité intérieure ont revendiqué «des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza», via un communiqué commun diffusé sur Telegram.
Selon un responsable israélien sous couvert d’anonymat, ces frappes «préventives» ont visé «des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes».
«Le ministère de la Santé a également enregistré des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique» à la suite de ces frappes, a indiqué à l'AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout.
Parmi les victimes se trouve le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l'Intérieur pour la bande de Gaza, selon l'AFP auprès de deux sources du Hamas à Gaza. Le général, qui avait la haute main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs du Hamas dans le territoire palestinien en guerre, a été tué à Gaza-ville.
Un responsable local a précisé que 103 corps avaient été recensés dans les morgues de Khan Younès, 70 à Gaza-ville, et les 47 autres dans divers endroits du territoire. Sur des images diffusées par l’AFP, plusieurs blessés étaient transportés en urgence sur des brancards à l’hôpital Nasser de Khan Younès.
Le Hamas a accusé Benyamin Netanyahou de «torpiller» la trêve et de voir dans «la guerre d’extermination […] une bouée de sauvetage pour les crises internes» que traverse Israël. Selon le mouvement islamiste palestinien:
Les autorités israéliennes affirment que l’offensive vise à empêcher le Hamas de «reconstituer des forces et de se réarmer» et qu’elle se poursuivra «aussi longtemps que nécessaire», en s’étendant au-delà des seules frappes aériennes. La défense passive israélienne a par ailleurs annoncé la suspension des cours «jusqu’à nouvel ordre» dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.
Le Hamas a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir en urgence pour exiger de l’Etat hébreu «la cessation de l’agression et le retrait de ses troupes de toute la bande de Gaza». Une réunion était prévue mardi à 10h00 (15h00 en Suisse) à New York.
Sur le front diplomatique, les discussions autour d’un cessez-le-feu durable sont au point mort. Dimanche, Israël avait annoncé l’envoi de négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages.
La veille, Benyamin Netanyahou avait «donné instruction» à ses négociateurs «de se préparer à la poursuite des discussions» en vue d’une deuxième phase de la trêve, visant à obtenir «la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts».
La trêve, arrachée par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, était entrée en vigueur le 19 janvier après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Lors de la première phase de l’accord, qui a expiré le 1er mars, le Hamas a libéré 33 otages, dont huit étaient décédés, et Israël a relâché environ 1800 prisonniers palestiniens.
Le Hamas réclame désormais le passage à une deuxième phase prévoyant un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide humanitaire et la libération des derniers otages. Israël, de son côté, refuse toute avancée sans «démilitarisation totale» du territoire et le départ du Hamas. (mbr avec ats)