International
Israël

Israël-Gaza: Netanyahou bientôt lâché par les Etats-Unis?

October 18, 2023, Tel Aviv, Israel: President of the United States of America, JOE BIDEN, visits Israel and meets Israeli Prime Minister BENJAMIN NETANYAHU in Tel Aviv. Israel is engaged in a war with ...
L'amitié reste, mais le ton monte entre Joe Biden et Benjamin Netanyahou.Image: www.imago-images.de

Netanyahou bientôt lâché par les Etats-Unis? Il isole Israël

Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou isole toujours plus son pays sur le plan politique. Même les Etats-Unis pourraient changer de ligne. Et Israël pourrait ainsi vivre une crise de politique intérieure.
02.04.2024, 11:5602.04.2024, 12:11
Felix Wellisch, Jérusalem / ch media
Plus de «International»

Le président israélien Isaac Herzog tente de recoller les morceaux après la brouille entre Washington et Jérusalem. «Joe Biden est un grand ami d'Israël», a déclaré Herzog, jeudi dernier, à un groupe d'élu démocrates au Congrès américains lors d'une visite au Proche-Orient.

L'alliance avec les Etats-Unis est «toujours aussi forte et irremplaçable», a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement Benjamin Netanyahou avait auparavant tellement mis à mal cette alliance, que les spéculations vont désormais bon train sur une réduction de l'aide militaire américaine à Israël.

Pendant des semaines, Biden avait pressé Israël d'améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza. En début de semaine dernière, les choses se sont accélérées: en renonçant à leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis ont permis à la plus haute instance de l'organisation d'exiger d'Israël et du Hamas un cessez-le-feu immédiat par le biais d'une résolution.

👉 Notre direct sur la guerre entre le Hamas et Israël 👈

Pour l'instant, cela a eu l'effet inverse: Netanyahou a annulé le déplacement d'une délégation à Washington, au cours de laquelle des représentants américains devaient discuter d'alternatives à l'incursion controversée dans la ville de Rafah au sud de la bande côtière. Comme si cela ne suffisait pas, il a rappelé une grande partie des représentants israéliens des négociations avec le Hamas sur un cessez-le-feu et une libération des otages au Qatar.

La brouille avec son allié le plus proche est remarquable, car les conséquences d'une véritable rupture avec les Etats-Unis seraient immenses pour Israël. 70% de ses importations d'armes sont américaines, dont une grande partie des obus d'artillerie et de chars utilisés à Gaza. Washington subventionne en outre la défense d'Israël à hauteur d'environ 3,8 milliards de dollars par an, de quoi assurer le fonctionnement du coûteux bouclier antimissile «Dôme de fer».

Attentes des Etats-Unis

Les exigences américaines tournent principalement autour de trois points:

  • La situation humanitaire dans la bande de Gaza.
  • Une éventuelle attaque sur la ville de Rafah.
  • Un plan pour l'après-guerre.

Jusqu'à présent, les dirigeants israéliens ne se sont pas montrés très enclins au compromis.

Bien que, selon les organisations humanitaires, une famine ait déjà éclaté par endroits, la plupart des points de passage contrôlés par Israël bloquent le passage des convois humanitaires. Imperturbable depuis des mois, Netanyahou parle d'une invasion imminente de Rafah et d'une «victoire totale» sur le Hamas.

En octobre dernier, Biden et Netanyahou affichaient une proximité forte.
En octobre dernier, Biden et Netanyahou affichaient une proximité forte.Keystone

Les combats incessants autour de l'hôpital al-Shifa, au nord de Gaza, montrent cependant à quel point la victoire militaire est difficile, même dans les territoires déjà conquis. Les discussions sur l'après-guerre ont récemment été reléguées au second plan en raison du ton de plus en plus dur entre Biden et Netanyahou.

Il y a deux semaines, le président américain a reproché à Netanyahou de «faire plus de mal que de bien à Israël». Il a en outre indirectement laissé entendre que des restrictions pourraient être imposées à la livraison de systèmes d'armes offensives. Ce jeudi, Netanyahou a toutefois réaffirmé que seule la pression militaire pourrait ramener les otages.

Population acquise à la cause

Même si de grandes manifestations ont régulièrement lieu en Israël pour réclamer des élections et des négociations, la majorité de la population est en principe favorable à la poursuite des attaques et jette un regard critique sur l'aide humanitaire tant que le Hamas est encore actif dans la bande côtière. Le chef du gouvernement, à la traîne dans les sondages, pourrait espérer gonfler son capital-sympathie en cas de «duel» avec Biden.

Mais un problème de politique intérieure pourrait lui coûter sa place. Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre et la mobilisation de plus de 300 000 réservistes, l'exemption du service militaire pour les juifs ultraorthodoxes est plus controversée que jamais.

Alors que les Israéliens doivent s'engager dans l'armée durant deux ans et demi au maximum, des dizaines de milliers d'ultraorthodoxes en sont exemptés. Jeudi soir, la Cour suprême israélienne a décidé de mettre fin à cette distinction. Si les partis ultraorthodoxes en venaient à quitter la coalition, la survie de Netanyahou serait alors plus menacée que jamais.

(Adaptation française: Valentine Zenker)

Tsahal révèle en vidéo un bunker du Hamas sous l’hôpital Al-Shifa
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Israël approuve un plan prévoyant la «conquête» de la bande de Gaza
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé une extension des opérations militaires visant à la «conquête» de la bande de Gaza, a déclaré lundi une source officielle, après la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes pour cette offensive.

La décision intervient alors que les Nations unies ne cessent d'alerter sur la catastrophe humanitaire et le risque de famine auxquels sont exposés les quelque 2,4 millions de Palestiniens de ce territoire soumis à un blocus total par Israël depuis le 2 mars. Mais le cabinet estime qu'il y a «actuellement suffisamment de nourriture» dans la bande de Gaza et a consenti à la «possibilité d'une distribution humanitaire» si cela venait à être «nécessaire», a indiqué la source officielle.

L’article