Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israel le 8 octobre 2023, en soutien au Hamas, au lendemain de l'attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien sur le territoire israélien. La guerre a fait plus de 4000 morts au Liban et forcé plus d'un million de personnes à fuir, dont 100 000 sont toujours déplacées, selon l'ONU. Côté israélien, on compte 78 morts (30 civils et 48 soldats), ainsi que 56 soldats tués en territoire libanais depuis le début de l'offensive terrestre en septembre.
Malgré la trêve, Israel continue de mener des frappes au Liban, accusant le Hezbollah de violer les termes de l'accord. Le mouvement chiite, soutenu par l'Iran, ressort affaibli du conflit, avec une grande partie de son arsenal détruite et de nombreux dirigeants tués. Israel maintient une présence militaire dans cinq positions stratégiques au sud du Liban, ce que Beyrouth et le Hezbollah dénoncent comme une occupation illégale.
Alors que les hostilités se poursuivent au Liban, les discussions autour de l'avenir de Gaza restent bloquées. Mahmoud Abbas a affirmé que l'Autorité palestinienne était prête à jouer un rôle dans la gestion du territoire après la guerre. L'Egypte a présenté un plan de reconstruction de 53 milliards de dollars sur cinq ans, similaire aux estimations de l'ONU.
Le président Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que ce projet garantirait le maintien des 2,4 millions d'habitants de Gaza sur leur terre, répondant ainsi au plan de Donald Trump qui prévoyait leur déplacement vers l'Egypte et la Jordanie pour transformer Gaza en «Riviera du Moyen-Orient».
Le sommet arabe, réuni mardi au Caire, a adopté cette proposition, prévoyant une administration transitoire par un comité de technocrates palestiniens avant une reprise en main par l'Autorité palestinienne. L'ONU a exprimé son soutien au plan.
De même que le Hamas: «Nous saluons le plan de reconstruction de Gaza adopté dans la déclaration finale du sommet», a déclaré le groupe palestinien dans un communiqué, exprimant également son «soutien à la formation d'un comité (...) pour superviser les efforts de secours, la reconstruction et la gouvernance à Gaza».
Le cessez-le-feu conclu le 19 janvier reste fragile. Israel demande une «démilitarisation totale» de Gaza, le départ du Hamas et la libération des otages. Le Hamas, de son côté, insiste sur la mise en oeuvre complète de l'accord initial, qui prévoyait la fin de la guerre. «Les armes de la résistance sont une ligne rouge (...) une question non négociable», a déclaré Sami Abou Zouhri, haut responsable du Hamas.
La première phase de la trêve, d'une durée de 42 jours, a permis la libération de 33 otages israéliens en échange de 1800 prisonniers palestiniens. Israel souhaite prolonger cette phase jusqu'à mi-avril, mais a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza depuis dimanche.
Le bilan des frappes israéliennes à Gaza continue de s'alourdir. Selon le ministère de la Santé du Hamas, jugé fiable par l'ONU, au moins 48 397 personnes ont été tuées dans l'enclave depuis le début du conflit.Dans ce contexte explosif, l'Egypte espère qu'une solution arabe pourra contrebalancer les tensions et éviter l'expansion du conflit à la région entière. (mbr/ats)