En tête des sondages avant les élections nationales du 25 septembre, la leader du mouvement nationaliste Fratelli d'Italia ne s'est pas privée d'exploiter la vidéo d'un viol pour servir sa campagne électorale.
Publiée initialement sur le site web d'un journal local, la séquence montre l'agression d'une femme de 55 ans sur un trottoir de la ville de Piacenza (Italie) par un demandeur d'asile, dans la matinée du dimanche 21 août. Arrêté par la police, l'agresseur se trouve actuellement en détention, indique le Guardian.
L'incident s'est vu immédiatement relayé par la politicienne italienne sur Twitter. Laquelle n'a pas manqué d'y joindre la fameuse vidéo. Bien que les images soient floues, on entend distinctement les cris de la victime. «On ne peut pas rester silencieux face à cet atroce épisode de violence sexuelle contre une Ukrainienne perpétré en plein jour à Plaisance par un demandeur d'asile», fustige Giorgia Meloni. Elle poursuit:
Si la vidéo a été supprimée par Twitter dans la foulée, indique Reuters, la successeure potentielle de Mario Draghi à la présidence du Conseil s'est attiré un florilège de critiques, notamment de la part de ses opposants politiques.
«Il est indécent d'utiliser des images de viol. Encore plus indécent de les utiliser à des fins électorales», a fustigé sur Twitter Enrico Letta, à la tête du Parti démocrate. Même son de cloche pour le leader centriste Carlo Calenda qui a qualifié le tweet de Meloni d'«immoral».
Denunciare uno stupro è un atto dovuto. Mostrarlo per fini di campagna elettorale è un atto immorale e irrispettoso in primo luogo per la donna che lo ha subito, che certamente non vorrebbe essere esposta sui social in questo modo. @GiorgiaMeloni vergognati. pic.twitter.com/DOTv2NhqdU
— Carlo Calenda (@CarloCalenda) August 22, 2022
Quant à l'écrivaine italienne d'origine somalienne Igiaba Scego, elle a accusé Giorgia Meloni d'exploiter la victime de ce viol, «offerte pour du voyeurisme clickbait au lieu d'être protégée. Cette campagne électorale est horrible», a-t-elle écrit.
Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Giorgia Meloni a renvoyé la réplique, accusant ses détracteurs d'utiliser le viol pour l'attaquer personnellement et d'éviter d'aborder ce qu'elle appelle «l'urgence de l'immigration». (mbr)
Continuano le deliranti mistificazioni della sinistra contro di me.
— Giorgia Meloni 🇮🇹 ن (@GiorgiaMeloni) August 22, 2022
Ascoltate cosa si sono inventati questa volta… pic.twitter.com/gplgsXXD8Y