La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dévoilé lundi soir les grandes lignes de son projet de budget pour 2023. Les deux tiers sont consacrés à la crise énergétique, laissant peu de marge pour des mesures électorales.
Parmi les nouvelles mesures figurent des aides pour le paiement des factures d'électricité et des crédits d'impôts renforcés pour les entreprises dont les coûts énergétiques n'ont cessé d'augmenter.
Pour dégager des ressources supplémentaires, Giorgia Meloni avait relevé début novembre la prévision de déficit public du pays pour 2023 à 4,5% du PIB, contre 3,4% prévu en septembre par le gouvernement de Mario Draghi.
Mesure phare de la coalition d'extrême droite, l'extension d'un impôt forfaitaire de 15% pour les auto-entrepreneurs à des revenus annuels de 100 000 euros au lieu de 65 000 actuellement, sera limitée à 85 000 euros.
Les salariés bénéficieront de réductions d'impôts de 2% pour les revenus jusqu'à 35 000 euros par an, comme sous Mario Draghi, et de 3% pour des rémunérations inférieures à 20'000 euros. En outre, les entreprises qui embauchent des salariées âgées de moins de 36 ans pourront bénéficier d'exonérations de taxes.
Des amnisties fiscales, qui figuraient parmi les promesses électorales, ont été décrétées notamment pour des dettes d'impôts inférieures à 1000 euros contractées avant 2015.
Parallèlement, le plafond des paiements en espèces passe à 5000 euros, contre 2000 euros actuellement, une mesure très controversée car elle pourrait, selon ses détracteurs, favoriser l'évasion fiscale et la corruption.
Autre mesure d'envergure, l'avancement de l'âge de départ à la retraite, qui a été fixé pour l'an prochain à 62 ans, à condition d'avoir cotisé pendant 41 ans. Sans cette mesure transitoire qui pourrait concerner 48 000 personnes, l'âge de départ à la retraite serait passé de 64 à 67 ans en 2023, comme prévu par une réforme datant de 2011.
Pour financer ces mesures, le gouvernement Meloni a décidé de raboter le revenu de citoyenneté, une aide aux plus pauvres perçue par 2,5 millions de personnes. Les bénéficiaires jugés en état de travailler recevront ainsi en 2023 ce revenu pendant seulement huit mois, contre douze mois pour les autres, et le système sera entièrement revu en 2024.
Pour augmenter les recettes fiscales, la taxation des «surprofits» des géants énergétiques instaurée en mars par le gouvernement Draghi passera de 25% à 35%. (ats/jch)