L’armée française se prépare à un choc majeur avec la Russie
Ce sont des mots lourds de sens que le chef d’Etat-major français, Fabien Mandon, a prononcés devant l’assemblée annuelle des maires. Le plus haut gradé du pays a affirmé que la population devait se préparer à un «choc dans trois ou quatre ans», car la Russie se préparerait, d’ici 2030 au plus tard, à attaquer un pays membre de l’Otan.
La France dispose de nombreux atouts pour dissuader Moscou; savoir-faire, poids démographique, puissance économique, a détaillé le général Mandon avant de poursuivre:
Une vérité dérangeante largement rejetée
Le discours du général, retransmis en direct à la télévision, n’était même pas terminé que la formule sur la «perte des enfants» faisait déjà la une. Entre sidération, compréhension et colère, beaucoup ont réagi vivement face à ces propos évoquant la mort de jeunes Français à la guerre.
Mandon a ensuite précisé qu’il parlait de soldats, généralement âgés de 18 à 27 ans. Il a aussi expliqué avoir choisi le forum des maires pour relayer son message jusque dans les communes, car, comme l’ont souligné d’autres généraux de haut rang, il s’agit de faire passer une vérité dérangeante: la Russie ne se limite pas à attaquer l’Ukraine, elle mène déjà une guerre hybride contre l’Europe. Une réalité encore largement ignorée du grand public.
Sans surprise, les réactions les plus outrées sont venues des partis dont les affinités (passées ou présentes) avec Vladimir Poutine sont bien connues. Jean-Luc Mélenchon, figure de la gauche populiste, a fustigé un «discours guerrier que personne n’a décidé». Le Rassemblement National a, de son côté, affirmé que le chef d’Etat-major n’avait «aucune légitimité pour effrayer les Français».
Un guide de survie distribué dans les foyers
Coïncidence ou non, le gouvernement fait distribuer, depuis jeudi, un «guide de survie» dans les boîtes aux lettres. Il est destiné aux situations de catastrophes environnementales, d’attentats… et de temps de guerre. Le document recommande notamment de conserver chez soi six litres d’eau, des aliments non périssables consommables à froid, une trousse de premiers secours, une radio à piles, des documents d’identité et un peu de liquide.
Du côté du gouvernement et du parti d’Emmanuel Macron, le ton est tout autre: on soutient la prise de parole de Mandon. La ministre de la Défense, Catherine Vautrin, s’est réjouie de le voir alerter la Nation sur la menace russe. Quant au président, qui définit la politique étrangère du pays, il rappelle régulièrement que la dissuasion ne repose pas seulement sur la Force de frappe nucléaire, mais aussi sur la détermination collective à défendre la France.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich
