L'alliance dominée par l'extrême droite, favorite des législatives de dimanche 25 septembre, a tenu son unique meeting commun jeudi à Rome. Cela au terme d'une campagne éclair qui pourrait porter au pouvoir une ex-admiratrice de Mussolini.
Alors l'Italie va-t-elle basculer? Placée sous perfusion financière par ses partenaires européens après une pandémie dévastatrice, elle devrait remettre son destin entre les mains de Giorgia Meloni, cheffe de Fratelli d'Italia (FdI), formation ultra-conservatrice, identitaire et nationaliste.
Les trois dirigeants (le parti conservateur Forza Italia du milliardaire Silvio Berlusconi, et la Ligue antimigrants et populiste de Matteo Salvini), sont montés sur scène côte à côte pour la première et dernière fois de cette campagne. Des dizaines de milliers de partisans étaient réunis pour ce sprint final.
C'est un Berlusconi visiblement diminué, peinant à marcher seul, qui s'est exprimé le premier, brièvement:
Matteo Salvini a lui fixé pour objectif à la coalition de «gouverner bien et ensemble pendant cinq ans», s'engageant à «protéger l'Italie et les Italiens». Il a enchaîné les promesses dans un discours décousu: blocage des prix de l'énergie, fin des débarquements de migrants, suppression de la redevance tv. Tout en s'en prenant aux «diktats» de Bruxelles.
Enfin, la vraie vedette du meeting, Giorgia Meloni, dont les partisans qui dominaient l'assistance ont scandé le prénom, les a tenus en haleine avec un discours fleuve de plus d'une demi-heure.
L'Italie est en effet connue justement pour son instabilité gouvernementale.
Ensemble, droite et extrême droite pourraient obtenir la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés et au Sénat avec une avance confortable sur le Parti démocrate (PD) d'Enrico Letta, qui a échoué à fédérer gauche et centre.
Selon les derniers sondages, FdI est crédité de 24 à 25% des intentions de vote, devant le PD entre 21 et 22%. Suivent le Mouvement 5 Etoiles (ex-antisystèmes) de 13 à 15%, la Ligue à 12%, FI à 8%. La coalition droite/extrême droite pourrait rafler entre 45% et 55% des sièges au parlement. Facteur clé de ce scrutin, le taux de participation devrait descendre à un niveau historiquement bas, sous 70%.
L'élection est suivie de près à Bruxelles après la victoire d'un bloc de droite et d'extrême droite en Suède, car Giorgia Meloni pourrait devenir la première cheffe de gouvernement d'un pays fondateur de l'UE à la tête d'un parti post-fasciste. (ats)