Poutine a été «poussé» à envahir l'Ukraine, selon Berlusconi

Poutine a été «poussé» à envahir l'Ukraine, selon Berlusconi

Vladimir Poutine et Silvio Berlusconi (photographiés ici en 2010) ont noué des relations d'amitié lorsque le deuxième était au pouvoir.Image: keystone

Les affirmations de l'ancien chef du gouvernement italien ont provoqué un tollé: Berlusconi a déclaré dans une émission que Poutine s'est trouvé dans «une situation dramatique» et a été «poussé à s'inventer» l'invasion.

Ses propos ne sont pas passés inaperçus. Jeudi soir, l'ancien chef du gouvernement italien a donné sa version des faits du conflit en Ukraine lors d'une émission de la télévision publique. Le patron de Forza Italia a notamment affirmé:

«Poutine a été poussé par la population russe, par son parti, par ses ministres, à s'inventer cette opération spéciale»

Silvio Berlusconi

«Poutine s'est retrouvé dans une situation vraiment difficile et dramatique», a ajouté Berlusconi, qui se présente, dimanche, aux législatives en coalition avec deux partis d'extrême droite, Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni et la Ligue de Matteo Salvini.

«Une mission des deux républiques pro-russes du Donbass est allée à Moscou, a parlé avec tout le monde, les radios, la presse, la télévision, avec les gens du parti (de Poutine), les ministres du parti, et puis est allée le voir en délégation pour lui dire: "Zelensky a intensifié les attaques des forces ukrainiennes contre nos forces sur nos frontières. Nous sommes maintenant à 16 000 morts. S'il vous plaît, défendez-nous parce que si vous ne le faites pas, nous ne savons pas ce qui va se passer"», a-t-il développé.

Le Cavaliere, qui s'était rendu avec Vladimir Poutine en Crimée après son annexion par Moscou en 2014, a ensuite formulé son analyse de l'«opération militaire spéciale»:

«Les troupes russes devraient rejoindre Kiev en une semaine, substituer le gouvernement de Zelensky par des gens bien et, en l'espace d'une autre semaine, rentrer en Russie»

Silvio Berlusconi

«Déclarations scandaleuses»

Ses propos ont déclenché un tollé, et Silvio Berlusconi a estimé, jeudi, qu'ils avaient été «extrapolés et simplifiés», évoquant une guerre «injustifiable» et réaffirmant son soutien à l'Otan, à l'UE et aux Etats-Unis.

Le chef du Parti démocrate (PD), Enrico Letta, donné en deuxième position aux législatives derrière Giorgia Meloni, a fustigé des «déclarations scandaleuses et gravissimes».

Berlusconi s'était rendu en Crimée avec Poutine, après son annexion en 2014.Image: sda

Sur Twitter, Pieyre-Alexandre Anglade, président de la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale en France, a accusé Berlusconi, Meloni et Salvini d'être «les marionnettes de Poutine».

«Les conséquences des élections de ce dimanche en Italie dépasseront les frontières de la péninsule. C'est l'unité de l'Europe face à la Russie qui se joue aussi», a-t-il estimé.

L'eurodéputée socialiste espagnole Iratxe Garcia Perez a de son côté dénoncé «des propos choquants». (asi/ats)

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