Il n'aura fallu qu'une journée au tribunal supérieur fédéral brésilien (STF) pour rejeter une plainte déposée contre les résultats de l'élection présidentielle. Le Parti libéral estime qu'une partie des résultats du second tour de l'élection présidentielle du 30 octobre ne sont pas valables.
Le recours n'est pas fondé et il n'y a pas de preuve de l'affirmation selon laquelle les urnes électroniques présentaient des problèmes avec les signatures numériques, de sorte que les résultats ne pourraient pas être clairement attribués. Le Parti libéral exigeait que les votes provenant de ces ordinateurs de vote soient retirés des résultats.
Dans sa décision, le président du tribunal Alexandre de Moraes a qualifié la plainte de «ridicule», «illégale» et inventée. Le STF a donc infligé une amende record de 23 millions de reais (quatre millions de francs) pour «mauvaise foi procédurale» au Parti libéral.
Il y a trois semaines, Bolsonaro avait perdu le second tour de très peu face à son adversaire de gauche Lula da Silva. Les deux candidats n'étaient séparés que par deux millions de voix. Pendant la campagne électorale, le président sortant n'a cessé de critiquer les ordinateurs de vote prétendument faciles à trafiquer, attisant ainsi à l'avance les doutes sur les résultats.
Jusqu'à présent, l'homme politique d'extrême droite n'a pas reconnu le résultat des élections et a pratiquement disparu depuis sa défaite. Il laisse en grande partie ses fonctions en suspens et a également cessé ses activités sur les réseaux sociaux. Les observateurs supposent que le chef d'Etat n'a toujours pas digéré son éviction.
Le juge de Moraes a justifié l'amende élevée par la mauvaise foi des plaignants. Selon lui, le parti n'aurait déposé la plainte que pour inciter les partisans les plus radicaux de Bolsonaro à «corriger dans la rue» le résultat électoral qu'il n'a pas obtenu dans les urnes. Selon lui, la contestation:
Le STF fait ainsi référence aux jours turbulents qui ont suivi le 30 octobre, lorsque les partisans de Bolsonaro ont tenté de provoquer une intervention des militaires dans tout le pays en organisant des blocages et des grèves ainsi que des veillées devant les casernes. Ils n'acceptent pas la victoire électorale de Lula. Aujourd'hui encore, les bolsonaristes extrémistes maintiennent leurs protestations devant des installations militaires dans certaines régions rurales. Ils y ont installé de véritables camps avec des tentes et des cuisines.
L'amende viserait à empêcher que de futures contestations des résultats électoraux sans preuves solides ne fassent partie de la stratégie politique.
Lula da Silva, actuellement en convalescence à São Paulo après une opération de la gorge, entamera son troisième mandat le 1ᵉʳ janvier. L'élu du Parti des travailleurs a déjà dirigé le plus grand pays d'Amérique latine entre 2003 et 2011. Il n'est pas certain que la décision claire et rapide du STF contribue à apaiser l'ambiance surchauffée au Brésil.
Aujourd'hui encore, les partisans radicaux et violents de Bolsonaro jurent qu'ils ne permettront pas l'entrée en fonction de Lula. Les forces armées sont restées très discrètes jusqu'à présent, mais ne se sont pas non plus rangées du côté du président sortant comme on le craignait. Les experts estiment que les dirigeants de l'armée attendent de savoir qui Lula nommera comme futur ministre de la Défense. (aargauerzeitung.ch)
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder