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Japon: plusieurs ministres démissionnent après un scandale

Fumio Kishida s'apprête à affronter une vaste enquête de corruption.
Fumio Kishida s'apprête à affronter une vaste enquête de corruption. Keystone

Quatre ministres japonais démissionnent sur fond de scandale

Une vaste fraude financière a considérablement fragilisé la politique japonaise. Les ministres présentent leur démission à tour de rôle.
14.12.2023, 07:1814.12.2023, 12:50
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Quatre ministres japonais ont démissionné jeudi après que le premier ministre Fumio Kishida a annoncé la veille vouloir faire face à un vaste scandale de fraude financière qui ébranle le parti au pouvoir. Les soupçons de fraudes concernent des dizaines de membres du parti libéral-démocrate.

«J'ai présenté ma démission au premier ministre», a déclaré jeudi matin le bras droit de Kishida, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno, en évoquant les soupçons dont il fait lui-même l'objet.

Le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie Yasutoshi Nishimura, le ministre des Affaires intérieures Junji Suzuki et le ministre de l'Agriculture Ichiro Miyashita ont aussi remis leur démission, ainsi que cinq vice-ministres et d'autres responsables, a-t-il précisé.

«La défiance de l'opinion publique se porte sur moi à propos des fonds politiques, ce qui entraîne une méfiance à l'égard du gouvernement. Comme une enquête est en cours, j'ai pensé que je devais mettre les choses au clair.»
Yasutoshi Nishimura lors d'une conférence de presse.

Impopulaire «boule de feu»

D'après la presse japonaise, des procureurs enquêtent sur des soupçons de fraudes visant des dizaines de membres du parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) dirigé par M. Kishida, une formation politique qui gouverne le pays presque sans interruption depuis sa fondation en 1955.

Ces membres du PLD sont soupçonnés, selon plusieurs médias, d'avoir omis de déclarer l'équivalent de plusieurs millions de francs récoltés via la vente de billets pour des soirées de levées de fonds et que le parti leur aurait ensuite reversé.

Les enquêteurs s'intéresseraient en particulier aux membres de la plus importante faction interne du parti que dirigeait l'ancien premier ministre Shinzo Abe, assassiné l'an dernier. Ses membres auraient reçu quelque 500 millions de yens (3 millions de francs) sur une période de cinq ans jusqu'en 2022.

Jugeant «extrêmement regrettable que la situation ait suscité la défiance de la population», Kishida, 66 ans, a promis mercredi de se «muer en boule de feu pour restaurer la confiance dans le gouvernement», annonçant vouloir «procéder rapidement» à de nouvelles nominations jeudi.

Le premier ministre arrivé au pouvoir à l'automne 2021, déjà impopulaire avant la révélation progressive par les médias de ce nouveau scandale depuis plusieurs semaines, n'est plus soutenu que par 23% des électeurs, selon un sondage publié lundi par la chaîne de télévision publique NHK. (sda/ats/afp/svp)

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