Biden reste ferme, mais tente tout de même de jouer la carte de l'apaisement avec son homologue russe. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président américain avait fait savoir qu'il mettait au point sa riposte contre une série d'actes imputés à Moscou. La Russie a mené une cyberattaque géante et de nouvelles ingérences dans les élections américaines de l'an dernier.
Allant jusqu'à qualifier Vladimir Poutine de «tueur», il promettait d'être nettement plus ferme que son prédécesseur Donald Trump. L’ex-président américain est accusé de toutes parts de complaisance à l'égard de son homologue du Kremlin.
Biden a signé un décret suivi de sanctions immédiates. Il permettra aussi de punir à nouveau la Russie «si elle continue d'interférer dans notre démocratie». Il assure, toutefois, ne pas vouloir «déclencher un cycle d'escalade et de conflit».
This afternoon, I’m delivering remarks on the new sanctions the United States is imposing on Russia. Tune in. https://t.co/p17h2rnL0t
— President Biden (@POTUS) April 15, 2021
Le Trésor américain a interdit aux institutions financières du pays d'acheter directement de la dette émise par la Russie après le 14 juin prochain. Il sanctionne également six sociétés technologiques russes accusées de soutenir les activités cyber du renseignement de Moscou.
En partenariat avec l'Union européenne, le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie, le gouvernement américain impose aussi des sanctions à huit personnes et entités «associées à l'occupation et à la répression persistantes en Crimée».
De son côté, le département d'Etat américain a expulsé dix responsables de l'ambassade russe, accusés pour certains d'être des membres des services de renseignement de Moscou.
Today, the United States took far-reaching action against the Russian Government in response to its harmful acts. We will continue to hold Russia to account for its adversarial actions.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) April 15, 2021
Ces sanctions s'ajoutent à une première série de mesures punitives annoncées en mars contre sept hauts responsables russes en réponse à l'empoisonnement et l'incarcération de l'opposant Alexeï Navalny.
Il s'agit d'une des offensives les plus dures contre la Russie depuis l'expulsion de nombreux diplomates à la fin du mandat de Barack Obama. Et la réponse ne s'est pas fait attendre.
Moscou a aussi dit avoir convoqué l'ambassadeur américain John Sullivan pour «une conversation difficile». Or, ce dernier a assuré avoir été reçu à sa demande, lors d'une rencontre «professionnelle et respectueuse».
La Russie a aussi averti que ces sanctions n'allaient «pas favoriser» l'organisation d'un sommet Biden-Poutine, alors que les relations sont au plus bas entre les deux rivaux géopolitiques.
Biden a maintenu sa proposition de tenir cette première rencontre, faite lors d'une conversation téléphonique cette semaine avec son homologue russe. Il exhorte notamment Vladimir Poutine à «s'abstenir de toute action militaire» contre l'Ukraine, après le déploiement massif de troupes russes aux frontières ukrainiennes. Pour le président américain, «Le moment de la désescalade est venu». (ats/ga)