La justice internationale a confirmé, mardi, en appel, la condamnation à perpétuité de l'ancien chef militaire serbe de Bosnie Ratko Mladic pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995.
Le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), basé à La Haye a rejeté l'appel de l'ex-général, reconnu coupable notamment de génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica, le pire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les mères de certains des 8000 hommes et garçons musulmans tués par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica, en 1995, avaient fait le déplacement à La Haye:
Ratko Mladic, surnommé le «Boucher des Balkans», âgé de près de 80 ans, «est un monstre qui ne s'est pas repenti de ce qu'il a fait, même après 26 ans», a-t-elle poursuivi devant le MTPI, en amont du verdict. «Partout où leur armée est venue, partout où ils ont mis les pieds, ils ont commis un génocide», a-t-elle ajouté.
Au Centre mémorial du génocide, près de Srebrenica, un écran géant diffusait mardi les témoignages de survivants et de familles, tout près des stèles blanches parfaitement alignées où reposent les corps de plus de 6600 victimes identifiées.
«Ce qui fait le plus mal, c'est qu'ils nient le génocide», explique Munevera Kabeljic, 69 ans, près des tombes de son mari et de ses fils, tués à l'âge de 17 et 20 ans. «Ils disent que cela ne s'est pas produit, mais ces pierres tombales le prouvent», a-t-elle poursuivi.
Mladic, encore considéré comme défenseur du peuple serbe par de nombreux Serbes de Bosnie, a affirmé qu'il avait été entraîné dans le conflit malgré lui dès le début de la guerre en Bosnie (1992-1995), qui a fait quelque 100 000 morts et 2.2 millions de déplacés. Selon ses avocats, il n'y a pas de lien entre l'ancien général et les tueries qui ont été commises à Srebrenica et les charges de génocide qui lui ont valu une peine de détention à vie sont dénuées de fondement.
En août 2020, lors du procès en appel, Ratko Mladic a déclaré que le tribunal était un «rejeton des puissances occidentales» et affirmé être toujours «une cible de l'alliance de l'Otan».
Ratko Mladic est l'un des principaux dirigeants jugés par la justice internationale pour les crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie, outre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, condamné à la prison à vie en 2019, et l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, mort dans sa cellule à La Haye d'une crise cardiaque en 2006, avant l'achèvement de son procès. (ats/jah)