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Justice

Attaque de Southport: Le meurtrier écope de 52 ans de prison

Le meurtrier de trois fillettes au Royaume-Uni est fixé sur sa peine

Court artist sketch by Elizabeth Cook of Southport stabbings suspect Axel Rudakubana, 18, shouting from the dock as he appeared at Liverpool Crown Court, for his sentencing hearing after he pleaded gu ...
Axel Rudakubana, qui a tué trois enfants en juillet 2024, est fixé sur sa peine.Keystone
L'auteur du meurtre de trois fillettes en Angleterre en juillet dernier, lors d'une attaque au couteau qui a révulsé le pays, a été condamné jeudi à une peine de 52 ans minimum de réclusion par le tribunal de Liverpool.
23.01.2025, 18:2823.01.2025, 18:47
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Axel Rudakubana, un jeune homme de 18 ans qui a poignardé à mort trois fillettes en juillet en Angleterre, a été condamné jeudi à une peine minimale de 52 ans de réclusion pour cette attaque qui a révulsé le pays et déclenché de violentes émeutes l'été dernier. «Il est très probable qu'il ne soit jamais libéré», a déclaré le juge Julian Goose en rendant son verdict au tribunal de Liverpool.

Tout au long de l'audience jeudi ont été révélés les détails glaçants des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, le 29 juillet 2024. Elles ont été pourchassées et poignardées lors d'un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, une attaque qui a déclenché des émeutes anti-immigration pendant plusieurs jours dans des dizaines de villes.

Axel Rudakubana, qui avait 17 ans lors des faits, a montré une «violence si extrême» qu'il est «difficile de comprendre» l'attaque, a dit le juge. Le corps de Bebe King portait plus de 120 traces de couteau. Huit autres enfants et deux adultes ont été blessés.

«S'il avait pu, il aurait tué chaque enfant, ainsi que tous les adultes se trouvant sur son chemin»
Le juge Julian Goose

Axel Rudakubana a plaidé coupable lundi, ce qui a coupé court au procès, initialement prévu pour durer quatre semaines. Il ne pouvait pas être condamné à la perpétuité incompressible en raison de son âge lors de l'attaque.

Alors qu'il n'a donné aucune explication à ses actes, il a dû être sorti jeudi à deux reprises du box des accusés en raison de son comportement. «Je me sens très mal, je dois voir un médecin», a-t-il hurlé, disant ne pas avoir mangé depuis 10 jours.

Des proches des victimes étaient en larmes au tribunal où la procureure a livré l'effroyable récit de l'attaque.

«La petite fille de nos rêves nous a été arrachée d'une façon si horrible et injuste que cela a nous complètement brisés»
Alexandra et Sergio Aguiar, les parents d'Alice, dans une déclaration lue au tribunal

Cette attaque était «préméditée et planifiée», a affirmé la procureure Deanna Heer, décrivant des victimes attaquées dans le dos et poignardées à de multiples reprises, dans un déchaînement de violence. En garde à vue, Axel Rudakubana a déclaré qu'il était «très heureux» que ces enfants soient mortes, a-t-elle ajouté.

En pleurs et choquées par l'agitation du meurtrier à l'audience, certaines des familles ont quitté la salle lorsque la description des blessures a commencé. Celles infligées à deux des fillettes décédées étaient «particulièrement atroces», reflétant le «sadisme» de l'assaillant, a souligné la procureure. Des vidéos de caméras de surveillance ont montré les enfants fuyant le chaos de la salle de danse en hurlant, ou une fillette, pleurant silencieusement, secourue dans les toilettes par un policier.

Fascination morbide

«Il n'y a rien qui l'associe à une idéologie politique ou religieuse (...) Son seul objectif était de tuer», a déclaré Deanna Heer, en référence à l'absence de qualification «terroriste» pour ces meurtres. Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d'Al-Qaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, la ricine, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol.

Il était «fasciné par la violence extrême», et possédait entre autres des documents sur le génocide au Rwanda, pays d'où sa famille est originaire.«Aucun d'entre nous ne sera jamais en mesure de répondre à cette terrible question: (...) Pourquoi a-t-il fait ça? Pourquoi n'a-t-il pas été empêché?», s'est interrogé Andrew Brown, fondateur du groupe d'habitants Stand up for Southport, auprès de l'AFP.

Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, à l'âge de 13 ans, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu'il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey.

De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper: il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l'extrémisme, pour s'être notamment renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d'informatique. Cette attaque a déclenché une vague d'émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d'Angleterre et d'Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d'extrême droite sur l'identité du suspect. (mbr/ats)

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