Le ministère public «a autorisé la police de Merseyside à inculper un individu masculin de 17 ans domicilié à Banks dans le Lancashire», a-t-il indiqué dans un communiqué. L'adolescent est visé par «trois chefs d'inculpation de meurtre et dix (autres) de tentative de meurtre, après l'événement tragique survenu à Southport cette semaine».
Le suspect sera présenté à un tribunal jeudi à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre.
Depuis l'attaque, de nombreuses rumeurs sur sa nationalité, le moment de son arrivée au Royaume-Uni ou sa religion ont foisonné sur les réseaux sociaux. Selon la BBC, la famille du suspect vient du Rwanda.
Les autorités ont tenté d'appeler à la patience et à la prudence une population qui réclame des réponses sur les motivations de l'agresseur.
Mercredi, la police britannique a déployé d'importants moyens pour éviter de nouvelles violences à Southport. La veille, de violents heurts avaient éclaté, vivement condamnés par le gouvernement.
Si aucun incident notable n'était signalé dans la soirée, une manifestation tendue, en réaction à la réponse du gouvernement à l'attaque de lundi, s'est tenue à Londres à proximité de Downing Street.
Mardi soir à Southport, des heurts avaient éclaté sur fond de spéculations en ligne sur l'origine du suspect de cette agression, au mobile encore inconnu, qui a endeuillé cette ville balnéaire.
La police a dit «soupçonner» les responsables des violences d'être des «soutiens» de la Ligue de défense anglaise (EDL), un mouvement d'extrême droite anti-islam dont les manifestations sont régulièrement émaillées de débordements.
L'attaque au couteau s'est produite à la mi-journée lundi, en pleines vacances scolaires, dans un club de danse lors d'une activité pour enfants autour de la musique de Taylor Swift.
Deux fillettes, de six et sept ans, sont décédées le jour même, et une troisième, âgée de neuf ans, est décédée mardi. Selon le dernier bilan, huit autres enfants ont été blessés dont cinq étaient toujours mardi dans un état critique. Deux adultes ont également été grièvement blessés, probablement en tentant de «protéger» les enfants, selon la police.
Le député local Patrick Hurley a blâmé «la propagande et les mensonges» diffusés en ligne, dont certains «dans l'espoir de causer de la division».
L'influenceur masculiniste Andrew Tate, qui s'identifie par ailleurs comme musulman, avait publié sur les réseaux sociaux une vidéo publié par près de quinze millions de personnes dans laquelle il attribuait l'agression à un «immigré clandestin».
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) a déclaré que la réaction islamophobe avait commencé par une fausse rumeur en ligne, alimentée par des informations erronées provenant d'un site d'information russe, qui associait à tort le crime aux musulmans.
Lors de la veillée mardi soir, June Burns, la maire de Sefton, district auquel appartient Southport, a appelé à la tribune «au calme et au respect», devant une foule recueillie. (vz/ats)