International
Kherson

Ukraine: ce qu'on sait de la destruction du barrage de Kakhovka

Ukraine: ce qu'on sait de la destruction du barrage de Kakhovka
Le barrage de Kakhovka aurait été dynamité par les troupes russes «par panique». Keystone

Voici les conséquences de la destruction du barrage de Kakhovka

Russes et Ukrainiens se renvoient la balle après l'effondrement du barrage de Kakhovka, les conséquences peuvent être catastrophiques.
06.06.2023, 10:4406.06.2023, 11:22
Plus de «International»

Le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l'Ukraine et actuellement occupé par les forces russes, a été endommagé dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l'agence russe Tass. De son côté, Kiev a bel et bien rapporté l'effondrement de l'édifice.

Centrale hydroélectrique de Kakhovka
Image: watson

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, était une cible prioritaire des Russes, car il permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014. Il a été conquis dès le début de l'offensive russe en Ukraine. L'installation, construite pendant la période soviétique, est l'une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.

In this image taken from video released by the Ukrainian Presidential Office, water runs through a breakthrough in the Kakhovka dam in Kakhovka, Ukraine, Tuesday, June 6, 2023. Ukraine on Tuesday accu ...
Le barrage est visiblement détruit. Keystone

Une catastrophe à grande échelle

Les experts expliquent que l'effondrement d'un tel ouvrage est catastrophique. Le barrage gère un réservoir qui alimente en eau potable, sert à l'agriculture et au refroidissement d'une centrale nucléaire voisine. Et comme le rappelle Le Monde, en octobre 2022, le président Volodymyr Zelensky prévenait des conséquences dramatiques que pourrait avoir la destruction de l’infrastructure: «Ce serait une catastrophe à grande échelle».

Le barrage a subi des dégâts tout au long du conflit. L'imagerie satellite, diffusée par le New York Times, confirmait de nouveaux dommages au pont à côté de l'édifice entre le 1ᵉʳ et le 2 juin, quelques jours avant la destruction d'aujourd'hui, 6 juin.

A présent, selon les autorités locales relayées par CNN, le niveau d'eau du barrage détruit de Nova Kakhovka devrait atteindre des niveaux «critiques et élevés» vers 11h (heure locale), a déclaré à la télévision nationale Oleksandr Samoylenko, chef du conseil régional de Kherson.

«Environ 16 000 personnes se trouvent en zone critique»
Oleksandre Prokoudine, chef de l'administration militaire de la région de Kherson

Un haut responsable militaire ukrainien a déclaré que les colonies sur les rives du fleuve Dnipro dans la région de Kherson commençaient à subir des inondations suite à la destruction du barrage de Nova Kakhovka tôt mardi.

👉 Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine 👈

La salle des machines détruite

Toujours selon les informations de CNN, le barrage et la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka ont «été totalement détruits à la suite de l'explosion de la salle des machines de l'intérieur», a déclaré, mardi, la principale société de production hydroélectrique d'Ukraine, Ukrhydroenergo. La société rapporte encore que «la centrale ne peut pas être restaurée» et a affirmé que «les forces russes ont fait sauter» le barrage du jour au lendemain.

Les forces ukrainiennes accusent la Russie d'avoir dynamité l'édifice pour freiner la contre-offensive ukrainienne. «L’objectif des terroristes est évident: créer des obstacles pour les actions offensives des forces armées» ukrainiennes, a estimé Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, dans un message adressé à des journalistes. De son côté, la Russie rejette la faute sur Kiev.

Un écosystème en danger

Selon un communiqué publié mardi par le département des renseignements du ministère ukrainien de la Défense, les forces russes ont fait sauter le barrage de Nova Kakhovka «dans la panique». Cela affecte également l'écosystème, qualifié d'écoside par un haut responsable ukrainien, de toute la région de la mer Noire et augmente la menace d'une catastrophe nucléaire.

Dans les travées de l'UE, le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré sur Twitter que la rupture du barrage «est clairement qualifiée de crime de guerre», car il s'agit de la destruction d'infrastructures civiles.

Zaporijia est pour le moment sous contrôle

Du côté de Zaporijia, pour l'organe de surveillance de l'ONU, il n'y a «aucun risque immédiat pour la sécurité nucléaire» suite à la destruction du barrage. Les six réacteurs sont éteints. Les craintes plus grandes concernent les piscines de refroidissement du combustible usé de la centrale nucléaire qui sont particulièrement préoccupantes, a déclaré Ivan Plachkov, ancien ministre ukrainien de l'Energie.

Cet acte délibéré a ravivé le passé. Plusieurs internautes ont évoqué le spectre de la Seconde Guerre mondiale, quand le barrage et la centrale électrique ont été partiellement détruits par les troupes soviétiques le 18 août 1941. A la suite de l'explosion, une vague d'eau de plusieurs dizaines de mètres de haut provenant du barrage brisé a balayé de nombreux villages autour de Zaporijia et tuant de 20 000 à 100 000 civils et militaires soviétiques. (svp)

Les attaques dans la région russe de Belgorod
1 / 12
Les attaques dans la région russe de Belgorod
Des membres du Corps des volontaires russes et de la Légion de la liberté de la Russie rencontrent les médias non loin de la frontière entre l'Ukraine et la Russie.
source: sda / sergey kozlov
partager sur Facebookpartager sur X
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
L’UE viole ses propres règles et le Conseil fédéral doit en profiter
Schengen, Dublin, Maastricht: aucun de ces accords ne fonctionne comme prévu et les exceptions tolérées par l'UE sont nombreuses, très nombreuses. Pour la Suisse, c'est le moment opportun pour réclamer une clause de sauvegarde en matière d'immigration.

L'Allemagne foule au pied les accords de Schengen. Depuis octobre dernier, Berlin a remis au goût du jour les contrôles aux frontières avec la République tchèque, la Pologne et... la Suisse. Le but? Empêcher les entrées illégales de migrants dans le pays.

L’article