Vjosa Osmani, une juriste de 38 ans très populaire, a été élue présidente du Kosovo dimanche 4 avril, pour un mandat de cinq ans. Avec elle, le Kosovo entre dans une nouvelle ère politique.
Les législatives de février avaient fini d’entériner la chute de la vieille garde des commandants indépendantistes de la guerre, contre les forces serbes à la fin des années 1990.
La victoire est restée incertaine jusqu’au dernier moment, du fait du boycott de la séance parlementaire par des partis d’opposition, en particulier les formations des anciens guérilleros et par des représentants de la minorité serbe.
Cette élection confirme la montée en puissance des femmes sur la scène politique de l’ancienne province de Belgrade, qui a déclaré son indépendance en 2008. Le gouvernement actuel compte six femmes ministres sur 15, soit un niveau jamais atteint dans un territoire où les idées patriarcales sont profondément enracinées. Sur 120 députés, un tiers sont des femmes.
La nouvelle équipe aura fort à faire dans un Kosovo miné par les maux économiques et sociaux, où le salaire moyen est de 500 euros et où les jeunes, confrontés à un taux de chômage de 50 %, cherchent massivement leur salut dans l’émigration en Suisse ou en Allemagne.
Albin Kurti et Vjosa Osmani ont promis la « justice et des emplois » mais aussi d’intensifier les efforts pour obtenir des vaccins contre la pandémie du coronavirus, qui a fait plus de 1 900 morts et submerge des services de santé fragiles. (ga)