Une nouvelle règle décidée par le gouvernement de Pristina, qui devait entrer en vigueur lundi, prévoyait que toute personne entrant au Kosovo avec une carte d'identité serbe devrait la remplacer par un document temporaire pendant son séjour dans le pays.
Pristina avait par ailleurs donné deux mois aux Serbes du Kosovo pour remplacer les plaques d'immatriculation serbes de leur véhicule par des plaques de la République du Kosovo.
Le Premier ministre Albin Kurti avait précisé dimanche qu'il s'agissait d'une décision de réciprocité, dans la mesure où la Serbie en exige autant des Kosovars qui entrent sur son territoire.
Les Serbes du Kosovo ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina, ni l’indépendance du Kosovo, et restent loyaux à Belgrade dont ils dépendent financièrement.
Devant la levée de boucliers, le gouvernement du Kosovo a décidé de reporter d'un mois l'entrée en vigueur de cette nouvelle règle à la frontière avec la Serbie.
Ces mesures avaient suscité de vives tensions dimanche dans le nord du Kosovo, où vit une minorité serbe. La police kosovare a déclaré avoir été la cible de coups de feu, sans faire de blessé. Des barricades ont été érigées sur des routes menant en Serbie. Les deux points de passage ont été fermés à la circulation.
Dans son communiqué, le gouvernement kosovar a exigé que «toutes les barricades soient levées et la liberté complète de mouvement rétablie» lundi.
La situation à la frontière est prise «très au sérieux par les pays de l'OTAN», révèle Le Parisien. Dans un communiqué, l'organisation déclare poursuivre ses activités pour encourager la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade. Elle se dit en outre «prête à intervenir si la stabilité est mise en péril, en accord avec son mandat».
— @NATO - KFOR (@NATO_KFOR) July 31, 2022
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué dimanche soir dans un tweet la décision de Pristina, appelant la «la levée immédiate de tous les barrages routiers».
(jod/ats)