«Par ce texte, je me fais le modeste porte-voix de tous ceux qui ne parlent plus, de tous ceux qu’on n’entend plus. Ne laissez pas un pays mourir. Ne laissez pas gagner les prédateurs.» Ce mardi, le chanteur et parolier Mika a publié une tribune forte dans Le Monde pour décrire la situation catastrophique traversée par le Liban et pour appeler la communauté internationale à agir.
Il y a neuf mois, Beyrouth, sa ville natale, était secouée par la gigantesque explosion de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis des années dans un entrepôt du port. Et même si l'enquête piétine, le bilan humain est lui impressionnant: 200 morts et 6500 blessés. «Cette parodie de justice, c’est comme une deuxième explosion, une deuxième mort pour les victimes et leurs familles», regrette Mika dans son témoignage.
Mais le Liban est frappé par de nombreuses autres catastrophes assure le chanteur: la crise économique, la pandémie de coronavirus (6000 morts en un an) et la corruption de ses élites:
Mika confie également que, enfant, sa mère lui répétait sans cesse que peu importe les «fracas de l'histoire», le Liban s'en sort toujours. Aujourd'hui, il reconnaît qu'il doute parfois: «Et si, derrière l’effroi et la colère, le courage et la résilience n’étaient plus un remède miracle? Et si Beyrouth la magnifique ne venait pas à bout de ses ennemis qui la dévorent?»