Le ministre israélien de l'Energie, Eli Cohen, membre du cabinet de sécurité, a indiqué mercredi que des discussions étaient en cours au sein du cabinet sur les termes d'une trêve avec le Hezbollah dans le sud du Liban. L'armée israélienne y mène actuellement une offensive terrestre.
«Il y a des discussions, je pense que cela va prendre encore du temps», a-t-il dit à la radio publique israélienne. La chaîne télévisée israélienne 12 a fait état de discussions mardi soir entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et un nombre limité de responsables israéliens en vue d'une trêve de 60 jours.
Israël exige notamment le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, le déploiement de l'armée libanaise le long de la frontière israélienne, un mécanisme international d'intervention et d'application de la trêve, et la garantie qu'Israël conservera sa liberté d'action en cas de menaces, selon la chaîne.
«Grâce à toutes les opérations de (l'armée) ces derniers mois et surtout ces dernières semaines, on parle d'un accord diplomatique, et Israël peut arriver à ces discussions en position de force après que toute la direction du Hezbollah a été éliminée et que plus de 2000 infrastructures terroristes du Hezbollah ont été touchées de façon significative», a déclaré M. Cohen, ancien ministre du Renseignement.
Selon les médias israéliens, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et Amos Hochstein, son émissaire spécial, doivent quitter les Etats-Unis mercredi pour rencontrer le premier ministre israélien et d'autres responsables israéliens afin de discuter des conditions d'un possible cessez-le-feu avec le Hezbollah.
L'objectif est de mettre en oeuvre le projet d'accord préparé par Hochstein, qui se fonde sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution, établie lors du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en 2006, prévoyait notamment l'extension de l'autorité du gouvernement libanais à tout son territoire et qu'aucune force paramilitaire, y compris le Hezbollah, ne devait se trouver au sud du fleuve Litani.
Selon des commentateurs israéliens, un horizon diplomatique de fin des hostilités entre Israël et le Hezbollah est rendu possible car l'armée israélienne a considérablement réduit les capacités militaires du mouvement libanais.
Mardi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a estimé «la capacité résiduelle (du Hezbollah) en matière de missiles et de roquettes à environ 20%» et souligné que le mouvement islamiste libanais avait été «repoussé de tous les villages» à la frontière avec Israël.
Malgré la réduction de ses capacités, le Hezbollah, a lancé, mercredi, un missile sol-sol sur Israël, déclenchant des sirènes d'alerte aériennes dans un grand nombre de localités du nord et du centre d'Israël, jusqu'à Netanya, au nord de Tel-Aviv. Le missile s'est désintégré en vol et n'a pas fait de victimes, selon l'armée.
L'aviation israélienne a également bombardé mercredi une dizaine de villes et villages du sud du Liban. Selon l'agence de presse libanaise Ani, des combats faisaient rage dans le secteur de Khiam, à environ six kilomètres de la frontière. Dans l'est, l'armée israélienne a appelé les habitants de la ville de Baalbeck à évacuer, en prévision de nouvelles frappes.
La guerre a gagné depuis plus d'un mois le Liban, où Israël multiplie depuis le 23 septembre les frappes aériennes contre le Hezbollah, allié du Hamas, parallèlement à une offensive terrestre lancée le 30 septembre dans le sud du pays, l'un des fiefs du mouvement islamiste chiite frontalier du nord d'Israël.
Au moins 1754 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. (jah/ats)