L'incendie de la tour Grenfell à Londres en 2017, dans lequel 72 personnes sont mortes, a été le résultat de «décennies de défaillances» de la part du gouvernement et d'organismes du secteur de la construction, selon un rapport d'enquête accablant publié mercredi.
Ces morts auraient «toutes pu être évitées», a déclaré le juge à la retraite Martin Moore-Bick, qui était en charge du rapport, en rendant publiques ses conclusions:
Le gouvernement s'assurera que cela «ne puisse plus jamais se reproduire», a promis le Premier ministre Keir Starmer, qui a présenté, devant le parlement, des excuses «au nom de l'Etat».
Selon le rapport d'enquête final, il est «l'aboutissement de décennies de défaillances du gouvernement et d'autres organismes occupant des postes à responsabilité dans le secteur de la construction».
Il pointe en particulier la politique de déréglementation menée par les gouvernements successifs qui a mis les fonctionnaires sous pression pour réduire la bureaucratie. Les inquiétudes ont par conséquent été «ignorées, retardées ou négligées».
Cet incendie est «une honte nationale», a dénoncé le maire de Londres Sadiq Khan.
Le rapport met également en avant la «malhonnêteté systématique» des entreprises de matériaux de construction. Elles ont adopté «des stratégies délibérées (...) pour manipuler le processus de test, déformer les données et tromper le marché», accuse le rapport.
Les habitants qui avaient appelé les services d'urgence ont été invités à rester dans leur appartement et à attendre les secours. Largement critiquée, cette consigne a été revue depuis.
Sept ans après la tragédie, des parents endeuillés et des survivants continuent de réclamer justice:
Mais la police de Londres a prévenu qu'elle ne pourrait rendre son rapport avant la fin de l'année 2025. Les procureurs auront ensuite besoin d'un an pour décider d'éventuelles poursuites pénales. (jch/ats)