La Cour européenne des Droits de l'homme (CEDH) a jugé, mardi, la Russie «responsable» de l'assassinat de l'ex-espion Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210 en 2006 au Royaume-Uni.
Les magistrats ont donc estimé la Russie coupable de violations de l'article deux de la Convention européenne des Droits de l'Homme, qui garantit le droit à la vie, et de l'article 38, qui oblige les Etats à fournir à la CEDH toutes les pièces nécessaires à l'examen d'une affaire.
Le juge russe a pour sa part exprimé une «opinion dissidente» sur la violation du droit à la vie.
La Russie a été condamnée à verser 100 000 euros pour préjudice moral à la veuve d'Alexandre Litvinenko, une somme particulièrement élevée au regard de la jurisprudence de la Cour.
Dans un rapport d'enquête publié en 2016, les autorités britanniques ont désigné Dimitri Kovtoun et Andreï Lougovoï comme les auteurs de son assassinat. Moscou a toujours refusé de les extrader.
Ancien agent du Comité pour la Sécurité de l'Etat (KGB) puis du Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB), Alexandre Litvinenko avait été renvoyé des services de sécurité russes après avoir fait état d'un travail d'étude sur la possibilité d'assassiner un riche homme d'affaires, rappelle la CEDH.
Il avait obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2001, et avait alors dénoncé la corruption et les liens présumés des services de renseignements russes avec le crime organisé.
Alexandre Litvinenko est mort le 23 novembre 2006 à la suite d'un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive extrêmement toxique. Alors qu'il agonisait, il avait pointé du doigt la responsabilité du président russe Vladimir Poutine. (jah/ats)