La cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen a dénoncé dimanche «une décision politique» devant ses partisans rassemblés à Paris. Elle a été condamnée à une peine d'inéligibilité qui pourrait lui barrer la route de la prochaine présidentielle de 2027.
Nombre de ses soutiens brandissaient des drapeaux français.
Se disant victime d'une «chasse aux sorcières» - terme utilisé par Donald Trump pour lui marquer son soutien - elle a réfuté tout «esprit de sédition». «Nous ne demandons pas d'être au-dessus des lois, mais pas au-dessous des lois», a-t-elle encore dit, promettant de ne «rien» lâcher.
Avant elle, son dauphin Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) avait fustigé la décision «scandaleuse» du tribunal judiciaire de Paris, se félicitant de la présence de 10'000 sympathisants (7000 selon une source policière) alors que la place devant les Invalides était loin d'être remplie.
D'ici l'été 2026, la cour d'appel de Paris doit se prononcer sur le sort de la triple candidate à l'élection présidentielle, condamnée en première instance à quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, ainsi qu'à une peine d'inéligibilité immédiate de cinq ans pour détournement de fonds dans une affaire concernant des assistants parlementaires européens.
Le Pen, encore députée, est présentée comme l'une des favorites de la prochaine présidentielle.
Plus tôt, Marine Le Pen avait invoqué le combat pour les droits civiques aux Etats-Unis du pasteur Martin Luther King Jr.
Le jeune président du parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a lui aussi dénoncé une décision de justice «grossière et militante» tout en assurant ne pas vouloir «jeter le discrédit sur l'ensemble des juges».
Le Pen a été soutenue par des dirigeants étrangers illibéraux et proches de l'extrême droite. Le président américain Donald Trump et son vice-président JD Vance ont notamment dénoncé une prétendue «chasse aux sorcières» menée par des dirigeants européens «gauchistes».
Au même moment, le parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI) ainsi que les écologistes organisaient un contre-rassemblement place de la République à Paris, à 5 kilomètres de distance des Invalides. Le RN montre son «vrai visage», celui d'un parti «dangereux pour la démocratie», a accusé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.
Les organisateurs ont annoncé 15'000 participants, mais une source policière a évoqué la présence de 3000 personnes.
Le Premier ministre centriste, François Bayrou, avait de son côté jugé qu'il n'était «ni sain ni souhaitable» d'organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice.
Un autre meeting, prévu depuis des mois, s'est tenu à Saint-Denis, au nord de Paris, à l'appel de Renaissance, le parti centriste proche du camp présidentiel.
L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui dirige cette formation, a accusé l'extrême droite «d'attaquer nos juges» et «nos institutions» à l'ouverture du rassemblement. «Tu voles, tu paies», a-t-il lancé. (dal/ats)