La journée de mercredi a été nourrie en stéréo: une guerre en Ukraine, un duel en France. Maigre butin. Alors, histoire de chauffer vos rétines et vos tympans, nous vous avions concocté un modeste sondage sur la confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Des questions affreusement simples, comme «à quoi ça sert un débat,» «qui va gagner la bataille», tout ça. Bien sûr, pour ne pas risquer le ronflement à la deuxième question, il a fallu saupoudrer le tout de quelques sottises. (Ta mère, Mélenchon et des merguez ont donc naturellement fait leur apparition.)
Déjà, calmez-vous. Et pas seulement parce que, même avant la joute politico-médiatique qui a duré trois plombes, vous misiez déjà beaucoup sur le candidat-président.
Calmez-vous (bis). Evidemment que c'est plus compliqué qu'une longue barre fuchsia qui érige Macron en sauveur, que l'extrême droite c'est pas un goûter d'anniversaire, qu'il y a des votes utiles, des résignations, des calculs électoraux, des coups fourrés et des petits malins qui répondent sans les mains. C'est précisément la raison pour laquelle Mélenchon est venu foutre le bordel parmi les réponses possibles. En vain. Seule l'abstention semble avoir, selon vous, l'étoffe d'un caillou dans la chaussure du président (16%).
Oui, mercredi soir, vous avez craqué. A 21heures, vous étiez 84% devant votre écran, devant Macron, devant Le Pen, devant l'inconnu. Mais pour des raisons sensiblement différentes. Bonne nouvelle, à vous lire, la démocratie est encore un doudou à câliner. Même si vous étiez aussi passablement animés par une joie particulièrement malveillante: voir la candidate du Rassemblement national se viander. Et, aux 17% qui cherchaient la réplique vieillotte de Macron, il a ripoliné vos attentes!
*Question subsidiaire: est-ce que «Gérard Majax» est un mot médiéval?
Gérard Majax : «Les apparitions et disparitions faites par les hommes politiques me surprennent toujours, mais là de faire apparaître mon nom dans un débat si important, j’étais scotché» dans #HDPros pic.twitter.com/1hRqKXsILR
— CNEWS (@CNEWS) April 21, 2022
Faux. (Toujours selon vous, hein.) Même si vous êtes décidément un peu chiants avec vos réponses sérieuses, il peut être rassurant d'apprendre qu'un président doit posséder certaines qualités et qu'elles doivent, si possible, crever l'écran.
Les nerfs, la franchise, les arguments, l'endurance, l'état esprit ne se mesurent manifestement pas qu'au bout du fil avec un «boucher» russe.
Et pour ceux qui ont passé trois heures devant un «spectacle», on ne peut que vous conseiller (à l'avenir) de privilégier le Cirque du Soleil, niveau divertissement.
En ce qui concerne le manger, là, vous nous direz: rien d'étonnant. Quand on place tous ses jetons sur le «président des riches», on ne se contente pas de sucer un vieux tube de mayo ou de ronger une vulgaire merguez.
Mercredi soir, vous avez (ou vous auriez) donc pris votre pied et votre plateau-repas avec du cadavre d'oie gavée et une grosse bouteille de bulles hors de prix. Soit. Mais ne venez pas pleurer si, dimanche, c'est vous qui êtes gavés par les résultats de l'élection.
ll n'y en a pas. Les sondages, c'est super, mais on vous rappelle tout de même qu'ils avaient donné Donald Trump perdant en 2016 et qu'ils vont jusqu'à sous-entendre que la majorité des électeurs français adeptes de la sodomie «se définissent comme étant d’extrême gauche». De là à tisser un lien avec l'élection présidentielle... ce n'est pas notre genre. (Désolé.)
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