Plus de 100 personnes employées ou ayant travaillé par le passé chez McDonald's, au Royaume-Uni, affirment avoir été victimes de délits majeurs. Parmi les allégations, 78 relatent des cas de harcèlements sexuels, 31 des agressions sexuelles et 18 recensent des faits de racisme. C'est ce que rapporte mardi 18 juillet la BBC, lequel précise par ailleurs que certains des témoins sont mineurs:
Ces propos ont été mis en lumière grâce à une enquête du site d'informations britanniques ayant débuté en février. Soit, au moment où le géant du fast-food signait un accord juridique avec la Commission pour l'égalité et les droits de l'homme (EHRC) dans lequel il s'engageait à protéger son personnel contre le harcèlement sexuel. Quatre ans plus tôt, McDonald's avait en effet essuyé plus de 1000 plaintes de harcèlement sexuel et de mauvais traitements sur ses lieux de travail.
Or, loin des promesses de McDonald's de, dès lors, mener une tolérance zéro concernant la conduite de son personnel, l'enquête de la BBC dévoile une image glaçante du quotidien des employés du Royaume-Uni.
Une ex-employée (Shelby), qui n’avait que 16 ans lorsqu’elle a commencé à travailler chez McDonald’s, en 2022, relate auprès de la BBC un environnement de travail qu'elle juge «toxique». Elle confie au média avoir été touchée de manière inappropriée et non souhaitée, à plusieurs reprises, au niveau des fesses et de la poitrine, par des employés plus âgés, en cuisine. La jeune femme affirme avoir prévenu la direction des faits qu'elle subissait. «Mais rien n'a été fait», déplore-t-elle. Cette dernière a alors démissionné.
Issue analogue pour une autre travailleuse qui a déclaré à la BBC avoir été frappée aux fesses par un collègue jusqu’à provoquer des ecchymoses visibles. Bien qu'elle ait signalé l'incident à sa hiérarchie et la scène ait été filmée, la jeune femme affirme avoir «été forcée de continuer à travailler avec l'employé en question. Une situation qui l'a mise si mal à l'aise qu'elle a finalement renoncé à son contrat», peut-on lire dans le média.
Une autre jeune femme rapporte également du harcèlement racial à répétition. Dans ce cas-ci, en revanche, les harceleurs ont été licenciés après des plaintes insistantes formulées par le beau-père de l'employée tant auprès du siège social qu'à la police. Ce dénouement est cependant bien loin de celui auquel font face une part importante des victimes des McDonald's du Royaume-Uni.
Selon l'ensemble des témoins, la majorité des employés pointés du doigts n'ont pas été licenciés. Ils étaient seulement transférés dans d'autres franchises de l'entreprise de fast-food. Une situation qui a contraint de nombreuses autres victimes à ne jamais s'exprimer, par peur de perdre leur travail.
En outre, la formation dispensée par le groupe alimentaire après son accord conclu avec la EHRC n'a, d'après les employés, «jamais été prise au sérieux par les managers».
Joint par la BBC, Alistair Macrow, le directeur général de McDonald’s au Royaume-Uni et en Irlande, a présenté ses excuses au nom du groupe pour «des manquements clairs» dans la protection des employés au travail.
Au Royaume-Uni, la chaine de restauration rapide compte 177 000 employés, la majorité étant jeune, voire adolescente. (mndl)