Le symbole des non-binaires au Mexique a été tué par son compagnon qui s'est ensuite suicidé, d'après les premiers éléments livrés mardi par la justice. La mort de Baena a provoqué dès lundi la mobilisation des défenseurs LGBTQ+.
Le corps de Jesus Ociel Baena, premier détenteur au Mexique d'un passeport non-binaire, et celui de son compagnon ont été retrouvés dans une maison de deux étages à Aguascalientes, a indiqué le parquet de cet Etat situé dans le nord du pays.
Le militant âgé de 38 ans, se déclarait ni homme, ni femme et Il s'agissait même du premier magistrat non-binaire au Mexique et en Amérique latine. Les médias mexicains l'appellaient le «magistrade», évitant le masculin «magistrado» et le féminin «magistrada».
Fin juillet, Baena avait révélé que les autorités lui avaient accordé des mesures de protection devant «les multiples attaques» et les «menaces de morts» reçues sur ses réseaux sociaux.
Dès lundi soir, quelques milliers de sympathisants LGBT+ se sont rassemblés à Mexico au cri de «crime passionnel, mensonge national». Une partie a terminé sous les fenêtres du Palais national, siège de la présidence, réclamant «justice». Des marches ont eu lieu dans d'autres villes du pays.
L'exécutif attend que «l'enquête du parquet d'Aguascalientes soit menée depuis une perspective intersectionnelle et de genre», a indiqué le porte-parole du président Andres Manuel Lopez Obrador, Jesus Ramirez Cuevas, sur X (ex-Twitter).
«Nous déplorons la mort de Jesus Ociel Baena magistrat(e) du tribunal électoral d'Aguascalientes. Nous demandons au parquet des résultats rapidement», a déclaré l'ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum, favorite de l'élection présidentielle de juin prochain pour le compte du parti de gauche au pouvoir, Morena.
En mai, Baena avait reçu le premier passeport mexicain ne mentionnant pas le sexe du titulaire. L'ex-ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard avait alors salué un «jour historique» lors de cette remise, le 17 mai, décrétée journée internationale de lutte contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie. (ats/jch)