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«La plus grande influenceuse LGBTIQ+ de Suisse» élue à Berne

Anna Rosenwasser, Co-Geschaeftsleiterin LOS, gibt ein Interview beim Treffpunkt des Pro-Komitees "Ja zum Schutz vor Hass fuer Lesben, Schwule und Bisexuelle", am Sonntag, 9. Februar 2020, in ...
Anna Rosenwasser, en février 2020.Image: KEYSTONE

«La plus grande influenceuse LGBTIQ+ de Suisse» élue à Berne

Anna Rosenwasser est une des nouvelles députées zurichoises du Parti socialiste. Cette militante queer a donné quelques sueurs froides à ses électeurs: au soir de son élection, elle a avoué qu'elle ne comptait pas siéger à Berne. Avant de changer d'avis.
27.10.2023, 11:5604.12.2023, 23:21
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Elle est venue. Elle a vu. Elle a vaincu. Puis a décidé qu'elle n'était pas sûre de vouloir prendre son siège. Puis elle l'a pris. Voici Anna Rosenwasser, la candidate socialiste zurichoise qui a tenu la Suisse alémanique en haleine durant deux jours.

Anna Rosenwasser, Co-Geschaeftsleiterin Lesbenorganisation Schweiz LOS, posiert beim Treffpunkt des Pro-Komitees "Ja zum Schutz vor Hass fuer Lesben, Schwule und Bisexuelle", am Sonntag, 9.  ...
Anna Rosenwasser, en février 2020.Image: KEYSTONE

Cette activiste LGBTIQ+ est surtout connue auprès des jeunes alémaniques pour ses prises de position dans les médias, sur son site et un livre qu'elle a écrit: Le livre rose: Textes queer qui viennent du cœur (Rosa Buch. Queere Texte von Herzen) ainsi que comme organisatrice et animatrice d'ateliers. Elle a pris la parole lors de la Pride de Zurich, en juin dernier. Le Tages-Anzeiger la décrit comme «la plus grande influenceuse sur les questions LGBTIQ+ de Suisse» — comprendre: de Suisse alémanique, bien évidemment.

Si la journaliste indépendante de 33 ans est plutôt branchée Instagram que TikTok, son message touche tant les jeunes millenials que les plus âgés des Gen Z.

Bien que membre du PS depuis plusieurs années, la politique politicienne n'est pas vraiment le fait d'Anna Rosenwasser, qui lui préfère le débat public et les places de cheffe de campagne. Un espace qu'elle occupe en ligne depuis une dizaine d'années, note le Tages-Anzeiger, mais sans jamais avoir eu de mandat politique.

Quality Repeat: Tamara Funiciello, Nationalraetin SP-BE, Nadja Herz, Co-Praesidentin LOS, Tobi Urech, Vize-Kampagnenleiter, Anna Rosenwasser, Co-Geschaeftsleiterin LOS, Florian Vock, Co-Praesident Ini ...
Anna Rosenwasser, au centre en gris, en 2020. Tout à droite: Tamara Funiciello.Image: KEYSTONE

Mieux élue que le président des Jeunes socialistes

Dimanche, la candidate n'était d'ailleurs pas dans son stamm du centre-ville zurichois. Un collègue alémanique de watson l'avait suivie dans un village votant principalement UDC pour y rencontrer quelques locaux. Puis, les premiers résultats tombent. La jeune femme est neuvième de la liste socialiste, alors que huit sièges sont à pourvoir.

L'activiste lance sur Instagram un post où elle laisse entendre qu'elle pourrait rentrer au National, avec un «WTF» en commentaire. Elle dit espérer y laisser sa place à la huitième candidate d'alors. La présidente des jeunes socialistes, Tamara Funiciello, également engagée sur les questions LGBTIQ+, l'appelle pour lui faire comprendre que les résultats pourraient tourner en sa faveur.

«Quand on est 20ᵉ sur une liste, on ne compte pas vraiment être élue»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)

Puis, les résultats définitifs tombent: elle termine huitième, soit le dernier siège de la délégation du Conseil national. D'un coup, l'histoire à l'eau de rose se transforme en grand doute: «Je m'étais inscrite pour donner des voix au PS, pas pour siéger à Berne», avoue alors soudainement la jeune femme dans la foulée, dimanche. Elle déclare:

«En ce moment, je suis dans un état second, comme si j'était défoncée»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH) au Tages-Anzeiger

Suivie par 37 000 personnes sur Insta, elle a été élue avec 92 000 voix – en 2019, également candidate, elle en avait récolté 8000. Elle a allègrement dépassé plusieurs membres du Grand Conseil zurichois et de conseillers communaux de la première ville de Suisse, et même le président des Jeunesses socialistes, Nicola Siegrist. Interrogée par notre collègue de watson sur la suite, elle répond:

«Je vais me pencher sur la question ces prochains jours. Mais pas ce soir. Ma priorité là, maintenant, c'est d'être heureuse avec du thé et des calins»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)

Une campagne totale

Il faut dire qu'en campagne, Rosenwasser ne donnait pas l'impression de ne pas vouloir être élue. Présence massive sur les réseaux sociaux, distribution en grand nombre de flyers, visibilité importante dans les médias, lancement d'un crowdfunding et quizz politique en ligne: sa campagne fut totale.

«Je pense que j'ai été élue par les jeunes, les femmes et les queers. Et par tous ceux qui veulent voir une jeune femme de gauche au Parlement»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)

Si d'autres politiciens rêvent d'être élus sous la Coupole et sont mal à l'aise avec leur campagne, Anna Rosenwasser s'est montrée parfaitement à l'aise avec la sienne, et moins sur son entrée au National. Elle déclare sur Instagram:

«Je veux maintenant juste être sûre que ce «oui» vient du fond de mon cœur <3 »
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)

La journée de lundi? Prévue tranquille chez elle

Après le thé et les câlins du dimanche soir, la nuit fut agitée. La candidate avait donc prévu, une fois les élections terminées, d'avoir perdu — et de passer la journée tranquille avec sa compagne, dans le canton de Lucerne. A la place, elle se réveille en panique au milieu de la nuit:

«Je me suis réveillée d'un coup à quatre heures et je suis me suis dit:
Fuck! Fuck, fuck, fuck, fuck, fuck!»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)tanges-anzeiger

Dès potron-minet, lundi matin, c'est donc le stress et les coups de téléphone qui ont rythmé sa journée. Dans la foulée, le Tages-Anzeiger écrit un article complet sur son profil et son hésitation publique. Les réactions à son encontre, souvent outrées, se multiplient sur les réseaux sociaux.

«Les gens flippent en ce moment à cause de l'article du Tages-Anzeiger. Comme si c'était absurde de devoir réfléchir au sujet d'une décision importante comme celle-ci»
Anna Rosenwasser, conseillère nationale (PS/ZH)

Mardi soir, après deux jours de réflexion et soubresauts médiatiques en Suisse alémanique, la jeune femme a bel et bien confirmé qu'elle irait à Berne. Un temps de réflexion suffisamment long pour faire jaser en long et en large. Un édito du Tages-Anzeiger (encore lui) paru sur ces deux jours d'indécisions commence ainsi:

«Quelle arrogance...»
Patrice Siegrist, Tages-Anzeiger

Mais le journal, bon joueur, lui offre toutefois cette conclusion:

«Au final, ce n'était pas une parodie de démocratie, mais juste une réaction bien humaine»
Patrice Siegrist, Tages-Anzeiger
Il se bat contre un qui kangourou qui tente de noyer son chien
Video: watson
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