La mission test Artémis 1, sans équipage à bord, doit marquer le début du grand programme spatial américain de retour sur la Lune. Mais une fuite de carburant a eu raison de décollage.
«C'est un petit pas pour un homme, un grand pas pour l’humanité», cette phrase a été prononcée pour la première fois en juillet 1969 ans par Neil Armstrong.
Aujourd'hui, plus de 50 ans après que l'homme a posé le pied sur la Lune, la mission Artemis de la Nasa s'apprête à réaliser ce qui sera, sans doute, un événement historique. Et pour tout savoir et tout comprendre, c'est par ici 👇
Après une première tentative ratée en début de semaine, la Nasa avait essayé une seconde fois de faire décoller sa méga-fusée vers la Lune ce samedi. Le lancement pourra être reporté à une date ultérieure, mais les équipes de la Nasa devront analyser toutes les données avant de se prononcer sur une nouvelle date.
La capsule «Orion» décollera du centre spatial de Cap Canaveral, en Floride. Elle sera aidée par la fusée lourde «Space Launch System» (SLS) — la fusée la plus puissante du monde à ce jour.
No matter where you are on Earth, join us tomorrow as we reach out to the Moon.
— NASA (@NASA) September 2, 2022
The two-hour window for Saturday's #Artemis I launch attempt opens at 2:17pm ET (18:17 UTC). Here's your thread on how to tune in: https://t.co/D9RaNErhE0
L'objectif de cette étape de la mission? La face cachée de la Lune. La capsule Orion doit faire le tour du satellite et s'enfoncer jusqu'à 64 000 kilomètres derrière la Lune — un record pour une mission destinée à être habitée —, puis s'en approcher à une centaine de kilomètres avant d'amorcer sa descente et d'allumer ses propulseurs pour atterrir. 42 jours plus tard, Orion devrait à nouveau atterrir dans l'océan Pacifique.
L'objectif d'Artemis 1, la première étape de la mission, est de tester la fusée SLS et la capsule Orion dans des conditions réelles. A la place des astronautes, des mannequins sur lesquels des capteurs sensoriels sont installés seront embarqués. Ces derniers enregistreront les accélérations, les vibrations et les niveaux de radiation.
Artemis est la mission avec laquelle la Nasa a prévu d'envoyer les prochains vols spatiaux habités. L'objectif étant d'aller sur Mars en passant par la Lune. Après plusieurs tests au sol effectués pendant des années, le premier essai débute fin d'été 2022.
Artemis compte aussi envoyer pour la première fois une femme et une personne de couleur sur la Lune. Jusqu'à présent, douze personnes seulement ont marché sur la Lune: tous étaient des hommes blancs et américains.
Cette mission est en fait une première étape sur le chemin de l'objectif final: la planète Mars. C'est pourquoi le projet Artemis est également appelé «Moon to Mars mission» (mission de la Lune à Mars).
Il est également prévu de construire une station spatiale permanente en orbite autour de la Lune ainsi qu'une base sur le satellite lui-même. De ce point, des astronautes pourraient un jour poursuivre leur voyage vers Mars.
Néanmoins, l'atterrissage sur la Lune lui-même est un des objectifs importants de la Nasa, qui déclare d'ailleurs:
La Nasa prépare cette mission depuis plus de dix ans. Pour elle, Artemis 1 a en outre valeur de symbole. Elle doit montrer que l'agence spatiale américaine est toujours compétitive face aux ambitions de la Chine ou de SpaceX d'Elon Musk.
Après Artemis 1, Artemis 2 devrait permettre à des astronautes d'orbiter autour de la Lune dès 2024, pour la première fois depuis 1972. Enfin, c'est au plus tôt en 2025 que l'homme devrait à nouveau fouler le sol lunaire avec Artemis 3.
Outre la Nasa, l'Agence spatiale européenne (Esa) et les agences spatiales de plusieurs autres pays participent également à la mission Artemis. L'Esa a par exemple contribué au module de service ESM qui alimente la capsule Orion en électricité, eau et oxygène.
Mais le projet Artemis a également fait appel à des privés: l'entreprise Boeing est par exemple le plus gros contractant pour la fusée SLS.
Oui. Et le premier argument étant le coût. Beaucoup jugent la mission Artemis trop chère. En effet, un seul lancement avec la fusée SLS coûte 4,1 milliards de dollars.
De plus, le développement du lanceur a été retardé à plusieurs reprises, ce qui a entraîné une multiplication des coûts par rapport aux dépenses initialement prévues.
Au début de l'année, l'inspecteur de la Nasa Paul Martin a publié pour la première fois les coûts courants de la mission Artemis.
Sa conclusion? Avec de tels coûts, la Nasa ne peut pas réaliser un programme valable avec SLS et Orion, les sommes mises en jeu étant insoutenables. Mais il a surtout critiqué la «mauvaise performance» de l'entreprise Boeing.
Avis aux amateurs et amoureux de fusées, il est possible de suivre la mission en temps réel sur un livestream de la Nasa, depuis le ravitaillement de la fusée jusqu'à son lancement. La première fenêtre de lancement s'ouvrira à 14h33, heure suisse. La fusée disposera ensuite de deux heures au total pour décoller. Si cela ne fonctionne pas, une nouvelle tentative aura lieu le 2, puis le 5 septembre.
L'Esa prévoit également une retransmission en direct.
(lak, mit Material der sda/afp)
Traduit et adapté de l'allemand par sia