C'est l'une des plus belles destinations touristiques du monde. Avec sa chaîne de l'Himalaya, son mont Everest et ses nombreux temples, le Népal attire chaque année des centaines de milliers de touristes. Mais ce qui se dessine comme un rêve pour les visiteurs se révèle être un énorme défi pour les pilotes, même parmi les plus expérimentés.
Face à des itinéraires de vol pour le moins exigeants, les avions en route vers les aéroports népalais sont régulièrement victimes d'accidents. L'avion de ligne qui s'est écrasé le 15 janvier dans la ville de Pokhara, faisant au moins 60 morts, n'est que le dernier d'une longue série de catastrophes aériennes.
En mai dernier, un avion de ligne s'était déjà écrasé dans les montagnes de l'Himalaya. L'itinéraire du vol: Pokhara-Jomsom. 19 passagers dont deux Allemands se trouvaient à bord. Avant cela, en février 2016, 23 personnes avaient été victimes d'un crash, également sur la route de Pokhara.
Pourquoi les accidents d'avion sont-ils si fréquents dans la région? La réponse est complexe. D'une part, les conditions météorologiques extrêmes dans la région himalayenne jouent un rôle décisif dans le trafic aérien. Ces dernières peuvent souvent changer brusquement. Une réduction de la visibilité ou un dépassement de la vitesse maximale du vent fixée pour les avions peuvent régulièrement conduire à l'annulation des vols intérieurs à court terme.
D'autre part, les avions en vol doivent pouvoir compter sur les contrôleurs aériens au sol et c'est peut-être là l'un des plus gros problèmes. Le personnel du contrôle du trafic aérien au Népal est considéré comme peu fiable et imprécis. Un pilote confirme d'ailleurs cette imprécision dans un forum Internet:
Et d'ajouter que lorsque le vent dépasse la limite maximale autorisée, les contrôleurs aériens ne ferment pas l'aéroport, rapporte le pilote. Il a lui-même vu l'un d'eux lui donner des informations inexactes sur la vitesse du vent à l'approche.
Le fait que des informations inexactes dans la région puissent mettre la vie des passagers en danger est incontesté parmi les pilotes. Mais il n'y a pas que la météo et le contrôle du trafic aérien qui y sont considérés comme un risque. Les pistes sont également notoires.
L'exemple le plus frappant est celui de l'aéroport Tenzing Hillary à Lukla: l'aéroport situé au pied du mont Everest possède une piste d'atterrissage courte de 530 mètres avec une pente de plus de 10%. L'aéroport a par ailleurs été construit directement dans la pente entre un massif montagneux et un profond précipice.
Ici aussi, un petit engin a eu un accident lors du décollage, en 2019, emportant alors trois personnes. Parmi les morts figuraient un policier qui se trouvait au sol au moment de l'accident et le copilote de l'appareil de la compagnie aérienne Summit Air.
Au Népal, les accidents mortels sont aussi provoqués par de nombreux pilotes mal formés. Sans parler du mauvais entretien des avions des compagnies aériennes. C'est la raison pour laquelle ces derniers ne répondent pas non plus aux normes européennes. Depuis 2013, les compagnies aériennes népalaises sont interdites de vol dans l' Union européenne.
Malgré tous ces risques, la chaîne de l'Himalaya reste une destination touristique attrayante. Les personnes peu sûres d'elles et qui ne se sentent généralement pas à l'aise dans les avions devraient toutefois chercher un autre lieu de vacances.
Traduit et adapté de l'allemand par mndl