Il n'est «pas possible» de remplacer l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza, a insisté jeudi le secrétaire général des Nations unies. Des donateurs importants ont suspendu leurs financements à cette agence dans la tourmente.
L'Unrwa est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de ses 30 000 employés régionaux d'implication dans l'attaque du 7 octobre menée par le groupe islamiste palestinien Hamas qui a entraîné la mort de 1160 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Alors que certains ont évoqué l'idée de rediriger les financements vers d'autres organisations de l'ONU, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a rejeté jeudi cette possibilité.
«La colonne vertébrale de la distribution humanitaire de l'ONU à Gaza est constituée par les 3000 employés de l'Unrwa dédiés aux réponses d'urgence», a-t-il insisté. L'Unrwa compte environ 13 000 employés dans la bande de Gaza, mais une grande partie était des enseignants ou médecins, pas directement impliqués dans l'aide humanitaire:
Et même si c'était possible, les employés de l'Unrwa dans le territoire palestinien étant payés, «pour des raisons historiques», un tiers de moins que ceux de l'Unicef ou du Programme alimentaire mondial, «cela demanderait une multiplication des ressources nécessaires», a-t-il noté.
Il a d'autre part expliqué avoir été «surpris» par la rapidité des suspensions de financements de l'Unrwa par les donateurs.
Une enquête interne de l'ONU est en cours concernant les employés mis en cause par Israël, dont l'Unrwa s'est séparé, et une commission indépendante a été nommée pour évaluer la «neutralité» de l'agence et faire des recommandations pour améliorer son fonctionnement le cas échéant.
Interrogé sur la rapidité avec laquelle l'Unrwa avait, à sa demande, mis un terme au contrat des employés mis en cause, il a assuré qu'il ne pouvait pas «prendre le risque de ne pas agir immédiatement» compte tenu de la gravité d'accusations «crédibles». Mais que l'enquête pourrait éventuellement corriger ces décisions si nécessaires. (ats/jch)