«Le juge Humayun Dilawar a annoncé que l'implication dans des pratiques de corruption a été prouvée», a déclaré la télévision pakistanaise. Son arrestation a été confirmée par l'entourage de l'actuel premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif.
Imran Khan, premier ministre jusqu'en avril 2022, n'était pas présent à l'audience, mais a été arrêté aussitôt après à son domicile de Lahore par la police et conduit dans la capitale selon son équipe.
«Nous allons faire appel du verdict», a déclaré à l'AFP Intezar Hussain Panjutha, l'un des avocats de la défense de Khan.
Dans une vidéo enregistrée avant son arrestation et diffusée samedi sur les réseaux sociaux, l'ancien premier ministre a exhorté ses partisans à rester «pacifiques et forts».
«Mon arrestation était attendue et j'ai enregistré ce message avant mon arrestation [...]. Je veux que les membres de mon parti restent pacifiques, inébranlables et forts», a-t-il déclaré.
Khan est notamment accusé d'avoir reçu des cadeaux lorsqu'il était au pouvoir. Tous les cadeaux doivent être déclarés et il n'est autorisé de conserver que ceux dont la valeur est inférieure à un certain montant ou à les acheter à un prix convenu officiellement.
Imran Khan, aujourd'hui leader du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), fait l'objet de plus de 150 poursuites judiciaires depuis son éviction du pouvoir, des accusations qu'il affirme être motivées par des considérations politiques.
Ce n'est pas la première fois que Imran Khan est arrêté. Le 9 mai, l'ancienne star de cricket reconvertie dans la politique avait été placée sous écrou pour corruption, avant d'être remise en liberté trois jours plus tard.
De violents heurts avaient éclaté entre les forces de l'ordre et ses partisans opposés à son arrestation. Au moins neuf personnes étaient décédées lors de ces affrontements.
A la suite de sa libération, le PTI a été la cible d'une campagne de répression avec des milliers d'arrestations, des actes d'intimidation et le musellement de la presse.
Le Parlement sera probablement dissous à l'issue de son mandat dans les deux prochaines semaines, les élections nationales devant se tenir à la mi-novembre ou plus tôt.
Imran Khan, qui avait été évincé du pouvoir par une motion de censure, estime que le gouvernement cherche à tout prix à l'écarter des prochaines élections.
Khan avait accédé au pouvoir en 2018 grâce à une vague de soutien populaire, à un manifeste anti-corruption et au soutien de la puissante armée pakistanaise.
Lorsqu'il a été évincé, les analystes ont expliqué que c'était parce qu'il avait perdu le soutien des principaux généraux.
Après son éviction, Imran Khan avait d'ailleurs émis des critiques sans précédent contre l'armée.
Il a plusieurs fois accusé un officier supérieur d'avoir comploté pour l'assassiner en novembre lors d'un meeting électoral, où il avait été blessé par balle à une jambe.
Les critiques directes à l'encontre de l'armée sont rares, car considérées comme une ligne rouge à ne pas dépasser, au risque de se retrouver dans le viseur de l'appareil sécuritaire. (chl/ats)