Au moins 10 Palestiniens ont été tués lors d'opérations israéliennes jeudi et vendredi en Cisjordanie et à Gaza. La dernière a été présentée comme une réponse à des tirs de roquettes du Hamas.
L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir mené au moins deux séries de bombardements contre la bande de Gaza, en réponse à des tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne. Aucune victime n'a été signalée à ce stade. Les explosions ont notamment touché la ville de Gaza, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Jeudi, neuf Palestiniens avaient été tués à Jénine lors d'un raid israélien décrit par l'armée comme une opération contre des activistes islamistes dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. L'autorité palestinienne a dénoncé «un massacre» et annoncé mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.
Le département d'Etat américain a dit regretter cette décision, jugeant «très important que les parties maintiennent voire approfondissent leur coordination sécuritaire». Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur «la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade».
Concernant le raid à Jénine, l'ONU n'a pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.
Selon l'armée israélienne, le raid mené dans le camp de Jénine était une «opération de contre-terrorisme» visant des membres de l'organisation Djihad islamique, qui, d'après le ministre de la défense Yoav Gallant, planifiaient une attaque en Israël.
La ministre palestinienne de la santé Mai al-Kaila a accusé les soldats d'avoir tiré du gaz lacrymogène à l'intérieur de l'unité pédiatrique de l'hôpital gouvernemental local, ce que l'armée a démenti:
«Personne n'a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital [...] mais l'opération se déroulait non loin de l'hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte», a affirmé un porte-parole militaire israélien.
La diplomatie saoudienne a «vivement» dénoncé «l'incursion» israélienne, que le Qatar a qualifiée de «prolongement des crimes odieux» contre «le peuple palestinien sans défense». (ats/jch)