La diminution spectaculaire des émissions de CO2 consécutive à la pandémie de Covid, aurait pu nous donner l'espoir que le monde était sur la bonne voie. Mais le dernier bilan du Global Carbon Project (GPC), dévoilé le 4 novembre, a vite mis un terme à ce bel optimisme.
Après une chute notable des émissions en 2020, pour cette année, le groupe de chercheurs s’attend à une augmentation de 4,9%. Ce qui nous ramènerait à des niveaux très proches de ceux d’avant-pandémie.
Elle sera même plus élevée en ce qui concerne l'Inde et la Chine. Cette dernière serait la principale responsable de ce retour des chiffres mondiaux au niveau de 2019.
La baisse constatée en 2020 était conjoncturelle, liée à l'arrêt brutal de l'économie mondiale pendant le Covid. Mais elle a été inévitablement suivie d'un fort rebond lié au redémarrage.
La pandémie n'a donc marqué qu'une «pause». Selon Corine LeQuere, co-auteure de l'étude du GPC et climatologue, citée par AP News:
«Ce sont les décisions qui seront prises cette semaine et la semaine prochaine. C'est ça qui nous fera prendre le virage. La pandémie ne change pas la nature de notre économie», a précisé la chercheuse.
En effet, le rapport est tombé en pleine COP26, qui a débuté ce lundi. Les résultats ont été présentés à Glasgow.
Si le monde veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius depuis l'ère préindustrielle, il ne lui reste que 11 ans aux niveaux d'émission actuels avant qu'il ne soit trop tard, indique le document.
Pour atteindre ce but, stabiliser nos émissions annuelles mondiales de CO2 ne suffira pas. Il faudra les faire baisser drastiquement, préviennent les scientifiques. «De l’ordre de 6 à 7% par an, jusqu’à atteindre la neutralité carbone», indique Philippe Ciais, chercheur et membre du GPC. «C’est tout l’enjeu des COP. Passer d’un monde où les émissions de CO2 continuent d’augmenter à un monde où elles commencent à baisser».
Le monde s'est réchauffé de 1,1 degré Celsius depuis la fin des années 1800. (mbr)