Selon une nouvelle estimation de l'OMS publiée jeudi, la pandémie de Covid-19 a fait entre 13 et 17 millions de morts à la fin 2021. C'est beaucoup plus que le nombre de morts officiellement recensés. Dans un communiqué, l'organisation révèle:
Depuis le début de la pandémie, les chiffres arrivent à un total de 5,4 millions de morts sur la même période, mais l'OMS avait auparavant averti que ces chiffres sous-estimaient la réalité.
«Ces données, qui donnent à réfléchir, soulignent non seulement l'impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d'investir dans des systèmes de santé plus résilients qui peuvent soutenir les services de santé, essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d'information sanitaire plus solides», a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le taux de mortalité élevé comporte aussi bien les décès directement provoqués par la maladie, que ceux qui l'ont été indirectement en raison de l'impact de la pandémie sur les systèmes de santé et la société en général. Les causes indirectes de décès liées au Covid peuvent être notamment dues à:
Selon l'OMS, 84% des décès excédentaires étaient concentrés en Asie du Sud-Est, en Europe et dans les Amériques. Quelque 10 pays représentaient à eux seuls 68% du total de la surmortalité. Il a également été recensé les taux suivants:
Quant aux pays à faible revenu, ils représentaient 4%. Le nombre de morts dans le monde était plus élevé chez les hommes (57%) que chez les femmes (43%). Le taux de décès excédentaire a également été plus élevé chez les personnes âgées.
La qualité de la gestion de la crise par les autorités, souvent remise en question, a rendu le sujet extrêmement sensible. L'OMS a précisé s'être appuyée sur un groupe d'experts reconnus dans leur domaine. Des informations plus fiables permettraient aux décideurs de mieux préparer le terrain pour limiter l'impact de futures crises.
«Ces nouvelles estimations sont basées sur les meilleures données disponibles produites à l'aide d'une solide méthodologie et d'une approche complètement transparente», a-t-elle ajouté.
De nombreux pays dans le monde n'ont pas les moyens de collecter des données fiables sur la mortalité. Par conséquent, ils ne peuvent pas s'appuyer sur les enseignements tirés de l'étude des données de surmortalité. La méthodologie mise au point par les experts de l'OMS doit permettre de contourner l'obstacle. (ats/sia)