Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Port-au-Prince pour dénoncer les volontés de nouvelle dictature, qu'a, selon eux, le président Jovenel Moïse. Ils ont également rejeté l'appui de la communauté internationale au pouvoir en place à Haïti.
Les accusations de «tentative de coup d'Etat» portées le week-end dernier par les autorités ont été accueillies avec scepticisme par l'opposition et la société civile. Elles dénoncent des arrestations politiques et illégales.
Jovenel Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne, qui affirme que le mandat de cinq ans de Jovenel Moïse est arrivé à terme le 7 février dernier. Ce désaccord de date tient au fait que le président avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
La réforme de la Constitution n’est pas mon projet, mais bien celui de toute la société. Cela concerne la gouvernance du pays, le bien-être de la population, l’inclusion de la diaspora dans les affaires politiques du pays.#diaspora #Haïti
— Président Jovenel Moïse (@moisejovenel) February 13, 2021
Le 5 février, le porte-parole du département d'Etat américain, a déclaré qu'un nouveau président élu devrait «succéder au président Jovenel Moïse au terme de son mandat, le 7 février 2022». Dimanche, les manifestants ont autant contesté la légitimité du maintien au pouvoir de Jovenel Moïse que le soutien que lui apportent les pays étrangers, sur un fond de scandale dans l'affaire du système de corruption Petrocaribe qui a contribué à déclencher les manifestations de 2019-2020 en Haïti.
La manifestation était pacifique bien que des altercations ont eu lieu entre quelques manifestants et les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de projectiles en caoutchouc. Des policiers ont également tiré en l'air à balles réelles à Pétionville, commune aisée de l'aire métropolitaine, où une voiture a été incendiée. (ats/afp)