Les dizaines de milliers de manifestants massés à l'extérieur de l'Assemblée nationale ont explosé de joie à l'annonce du résultat du vote: 204 voix pour la destitution, 85 contre, 3 abstentions et 8 bulletins invalides.
La motion de destitution devait recueillir au moins 200 voix sur 300 pour passer. L'opposition, qui dispose de 192 députés, a donc réussi à faire basculer dans son camp 12 des 108 élus du Parti du pouvoir au peuple (PPP), la formation du président.
Il est désormais suspendu, dans l'attente de la validation de sa destitution par la Cour constitutionnelle sous 180 jours. Le premier ministre Han Duck-soo assure l'intérim. «C'est une victoire du peuple et de la démocratie», s'est félicité Park Chan-dae, le chef de file des députés du Parti démocrate, la principale force d'opposition, juste après le vote.
L'imposition de la loi martiale «est une violation claire de la Constitution et une grave infraction à la loi», avait déclaré l'opposant à la tribune avant le scrutin. «Yoon Suk Yeol est le cerveau de cette rébellion».
«Yoon Suk Yeol est le plus grand risque pour la République de Corée», a-t-il ajouté.
A l'annonce de la destitution, les quelque 200 000 manifestants massés devant l'Assemblée nationale ont explosé de joie, dansant au son d'une K-pop assourdissante, s'embrassant parfois en larmes et agitant des bâtons lumineux.
Plusieurs milliers de partisans du perdant du jour se sont également rassemblés dans le centre de Séoul, brandissant des drapeaux sud-coréens et américains.
Il a annoncé qu'il allait maintenant se «retirer pour un certain temps». Il a appelé à en finir avec «la politique de l'excès et de la confrontation» au profit d'une «politique de délibération et de considération».
La Cour constitutionnelle a six mois pour confirmer ou infirmer la décision du législatif. Trois de ses neuf juges ayant pris leur retraite en octobre sans être remplacés à cause du blocage politique, les six restants devront prendre leur décision à l'unanimité. Si la destitution est validée, une élection présidentielle anticipée aura lieu sous 60 jours.
Yoon Suk Yeol, 63 ans, est le troisième président de l'histoire de la Corée du Sud à subir ce sort après Park Geun-hye en 2017 et Roh Moo-hyun en 2004. Ce dernier avait cependant vu sa destitution invalidée par la Cour constitutionnelle deux mois après son adoption par les députés.
Chassé du pouvoir, visé par une enquête pénale pour «rébellion» et interdit de quitter le pays, Yoon Suk Yeol voit le filet judiciaire se resserrer sur lui et ses proches collaborateurs. (ats/vz)