Le taux de mortalité lié au Covid-19 est «largement» plus élevé que la moyenne dans des communes qui ont voté majoritairement pour le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro lors de la dernière présidentielle, ont révélé jeudi les auteurs d'une étude.
Les chercheurs ont comparé les résultats de l'élection de 2018 avec les taux de mortalité dans des communes de l'Etat de Minas Gerais (sud-est), et ont constaté que le coronavirus a fait plus de ravages dans celles où le président Bolsonaro a obtenu le plus de suffrages.
L'étude, qui a analysé des données du 21 janvier au 10 novembre 2021, a révélé que le taux d'infection était 30% plus élevé dans les communes où Jair Bolsonaro a été choisi par la majorité des électeurs au second tour du scrutin, à 7600 pour 100'000 habitants.
Le constat de l'étude, menée par la Société d'infectiologie de Minas Gerais et l'Association d'épidémiologie et de contrôle d'infections du même Etat brésilien, est encore plus édifiant pour le taux de mortalité, 60% plus haut que dans les communes qui n'avaient pas voté majoritairement pour M. Bolsonaro, à 212 pour 100 000.
Selon le co-auteur de l'étude, les prises de position du chef de l'Etat «ont vraisemblablement eu pour résultat des taux d'infection et de mortalité plus élevés chez ses partisans», a-t-il ajouté.
La moyenne hebdomadaire de décès a cependant fortement baissé ces dernières semaines, et ce, grâce au fait que 75% de la population possède à présent un schéma vaccinal complet, en dépit des nombreux commentaires antivaccins du président Bolsonaro.
L'étude, qui sera publiée d'ici la fin du mois, sera présentée par Carlos Starling et l'expert en bio-informatique Braulio Couto au Congrès européen de microbiologie et de maladies infectieuses, qui aura lieu du 23 au 26 avril à Lisbonne, au Portugal. Elle fait écho à une autre étude publiée en mars dans la revue The Lancet, avec des conclusions similaires.
Jair Bolsonaro, qui va tenter de se faire réélire en octobre, a été fortement critiqué pour avoir minimisé le Covid-19, qu'il a qualifié de «grippette».
Une commission d'enquête du Sénat a recommandé en octobre son inculpation, notamment pour «crime contre l'humanité», pour avoir «exposé délibérément les Brésiliens à une contamination de masse». (ats/jch)