Dans son éditorial, le quotidien neuchâtelois Arcinfo donne le ton:
Au TJ de la RTS, Laurent Burkhalter a estimé que le «combat ne faisait que commencer». Ukraine, réforme des retraites, inflation, pouvoir d'achat: les défis sont nombreux, et «la colère pourrait exploser» en France, a-t-il prévenu.
Le Temps, sous la plume de Richard Wehrly, évoque aussi la colère:
Même tonalité du côté du correspondant à Paris des titres romands de Tamedia, Alain Rebetez.
Et d'ajouter: «En cinq ans, l’électorat de Marine Le Pen a progressé, au second tour, de 34% à 42% des voix exprimées. L’abstention également a progressé et si l’on additionne les bulletins blancs ou nuls (...), c’est une très forte minorité, peut-être même une majorité qui a exprimé un vote contestataire».
Le Courrier n'y va pas par quatre chemins: «Visiblement, le vote barrage fonctionne toujours. Ce qui est une bonne nouvelle, tant il est vrai que si les deux candidats sont issus du même moule libéral fait de démantèlement social et de cadeaux au grand capital, l’arrivée au pouvoir de l’héritière d’un parti fasciste aurait eu des effets dévastateurs», écrit-il.
La Liberté, par la voix de son rédacteur en chef François Mauron, est d'avis que «les Français ont fait le choix de la raison. En confiant les clés du Palais de l’Elysée à Emmanuel Macron, ils optent pour une forme de continuité rassurante plutôt que d’engager leur pays sur la pente savonneuse qu’aurait représentée l’élection de Marine Le Pen».
Pour l'hebdomadaire conservateur Die Weltwoche, si Macron a été souverainement réélu, son parti pourrait bien ne plus obtenir la majorité aux législatives en juin. «Le big bang de la politique française continue», observe le journal. «L'euphorie est passée.»
Sur son site internet, la radio-télévision alémanique SRF estime simplement que:
Le Tages-Anzeiger évoque un «soulagement à Paris». Mais l'heure n'est pas à l'euphorie. «Beaucoup de Français doivent avoir poussé un léger ouf de soulagement. Cela s'est encore une fois bien passé», note le journal en tentant de résumer le sentiment général.
Pour la NZZ, Emmanuel Macron a «triomphé sans éclat». Au final, «la raison l'a emporté, mais le pays reste très polarisé, et le dégoût de la politique est important. Le président y a contribué. Il faut y remédier». (ats)