Le parti présidentiel, La République en marche (LREM), qui n'a pas d'ancrage local, n'a pas non plus réalisé de bons scores.
Le parti de Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle de 2017, a fait moins bien que les sondages ne l'anticipaient et que lors des précédentes régionales de 2015 quand il était arrivé en tête dans six régions, selon les estimations.
Un seul candidat du RN, Thierry Mariani, est en mesure d'arriver en tête de ce premier tour dans une seule région, Province-Alpes-Côte d'Azur, et encore in extremis, selon des estimations qui ont évolué depuis 18 heures, car il est au coude à coude avec le président sortant.
«Nous avons déjoué la totalité des sondages» dans la région, s'est félicité ce dernier, Renaud Muselier du parti de la droite traditionnelle Les Républicains.
Ailleurs, le RN s'est tout de même hissé à la deuxième place dans un nombre important de régions, mais ne semble pas en mesure d'en emporter dimanche prochain.
D'une manière générale, il y a eu une prime aux élus sortants, ce qui favorise LR et le parti socialiste (PS), au détriment du RN et LREM, peu implantés localement.
Le parti de Marine Le Pen, puissance politique montante depuis près de 40 ans n'a pas réussi, malgré ses très gros scores au fil des élections, à constituer de fief électoral. Il est handicapé par le système de vote et fait face depuis des décennies à l'hostilité des autres partis qui créent généralement un front uni contre lui lors des seconds tours.
Quant aux résultats de LREM, créé autour d'Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017, «c'était difficile», a reconnu le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Pour le chef de file des députés LR, Christian Jacob, ce scrutin signe «un échec cinglant du gouvernement».
Les écologistes (EELV), qui avaient réalisé une belle performance dans des grandes villes lors des élections municipales de 2020, n'ont pas non plus obtenu de bons résultats.
Le bloc de gauche, du PS à l'extrême gauche La France insoumise en passant par EELV, engrange un nombre important de voix, mais est profondément divisé, notamment en vue de l'élection présidentielle pour laquelle tous veulent présenter un candidat.
Ce premier scrutin a aussi été marqué par une très forte abstention, entre 66.5 et 68.6% selon les estimations des instituts de sondage, un niveau «particulièrement préoccupant», a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Toutes les personnalités politiques se sont inquiétées de la très forte abstention de ces élections, en contexte de pandémie. Le scrutin a été reporté d'une semaine, les mesures sanitaires ont empêché meetings et porte-à-porte. D'autre part, la campagne a été marquée par des défaillances des opérateurs privés chargés d'acheminer la propagande électorale. (ats/afp)