Si l'élection présidentielle avait lieu dimanche, Emmanuel Macron arriverait largement en tête. C'est du moins ce que suggère un sondage réalisé pour le quotidien Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le centre de recherches politiques Cevipof, et publié samedi. Plus de 12 500 personnes y ont participé.
L'enquête va dans le même sens que de nombreux autres sondages récents. Au premier tour, le président sortant l'emporterait avec 25% des intentions de vote, devant les candidates de droite, Valérie Pécresse et d'extrême-droite, Marine Le Pen à égalité à 15,5%.
Au second tour, même constat: Emmanuel Macron gagnerait, cette fois en raflant 54% des suffrages face à Valérie Pécresse (46%), ou 57% contre Marine Le Pen (43%).
Les deux tours du scrutin se dérouleront les 10 et 24 avril.
Quoique donné gagnant par plusieurs sondages, le président de la République n'a même pas encore officialisé sa candidature – bien qu'elle ne soit, officiellement, un secret pour personne.
Le Parisien a mené l'enquête auprès de plusieurs de ses proches. Mais pour l'instant, le mystère sur le moment et le lieu, choisis par le chef de l'Etat pour (enfin) acter sa participation, reste entier.
«A partir de maintenant, ça peut arriver à tout moment, entre aujourd’hui et le 4 mars (date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle). Mais celui qui vous dit qu’il sait, il ment. Le président a un choix éminemment personnel à faire, il le dira quand il aura envie de le dire», a expliqué au Parisien le député Thierry Solère, conseiller politique auprès d'Emmanuel Macron.
Son épouse elle-même dit ignorer quand il se prononcera. C'est du moins ce qu'elle a affirmé alors qu'elle était invitée sur le plateau du Journal de TF1, le 12 janvier. Elle a déclaré:
«On parle. On parle énormément. Mais en aucune manière je n’essaie de l’influencer, de convaincre, de persuader. Parce que c’est l’histoire entre les Français et un homme ou une femme, je n’ai pas à intervenir. Je me l’interdis», a poursuivi la première dame.
Les spéculations vont bon train: Emmanuel Macron se prononcera-t-il à la télévision? Lors d'une conférence de presse? Un discours? Un déplacement?
Une chose est sûre. Selon ses proches, l'annonce tombera «comme une évidence», confie un ministre. Quand Emmanuel Macron jugera le moment opportun et qu'il «sentira». «[C'est] une réflexion, un cheminement», explique un autre proche. «Il y a un moment où il va se dire: "C’est aujourd’hui, c’est le moment, j’y vais"».
A l'image de son mandat présidentiel, le plus jeune président de la Ve République prendra ses décisions selon une démarche plutôt solitaire, si ce n'est carrément secrète. En attendant, il a encore six semaines pour se déclarer. Le compte à rebours est lancé.