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Présidentielle 2022

Le casse-tête des législatives françaises débute

Le casse-tête des législatives françaises débute

Après les présidentielles françaises, vient le temps des législatives. L'enjeu est de taille, car la majorité présente aura un poids décisif dans l'application, ou non, du programme proposé par le président Emmanuel Macron. Explications en cinq points.
07.05.2022, 17:5808.05.2022, 09:56
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Lors des législatives françaises, chaque parti politique tente de gagner la majorité pour influencer les décisions politiques du quinquennat.
Lors des législatives françaises, chaque parti politique tente de gagner la majorité pour influencer les décisions politiques du quinquennat. source: shutterstock

La campagne des législatives commence pour de bon en France: à gauche comme à droite, les principaux partis – sauf le RN – se placent samedi en ordre de bataille, à cinq semaines du premier tour.

Investi pour un deuxième et dernier quinquennat en fin de matinée, Emmanuel Macron a fait «le serment de léguer une planète plus vivable» et «une France vivante et plus forte», au cours de son discours.

Un enjeu de taille

En attendant la nomination d'un nouveau gouvernement, l'œil du chef de l'Etat est déjà rivé sur les législatives à venir, visant à élire 577 députés les 12 et 19 juin qui seront le prolongement de la séquence ouverte par la présidentielle.

L'enjeu, pour les oppositions, sera de maintenir la mobilisation de leurs électeurs en les convainquant que la revanche du 24 avril est possible. Pour Macron, ce sera d'assurer la majorité lui permettant d'appliquer le programme sur lequel il a été réélu.

La gauche en bloc

Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait été un brillant troisième, avec près de 22% des suffrages. Le reste de la gauche avait été balayé.

Au terme d'une offensive tactique éclair, l'ex-candidat de La France Insoumise (LFI) est parvenu cette semaine à unir sous la même bannière LFI, le PS, le PCF et EELV, répondant à l'attente d'une grande partie de l'électorat de gauche.

Dans la foulée d'un accord historique avec ses ex-ennemis socialistes, le tribun de 71 ans réunit samedi à Aubervilliers une Convention d'investiture pour les candidats aux législatives de sa Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – lui-même ne le sera pas, a-t-il précisé vendredi.

«Ici se tient la première convention de la Nupes», «pour oublier les rancoeurs du passé» et «se regrouper pour gagner», a proclamé Manuel Bompard, le chef des négociateurs insoumis et l'un des architectes de cette alliance. Il partageait la scène avec les chefs écologiste Julien Bayou, socialiste Olivier Faure et communiste Fabien Roussel qui s'exprimaient à tour de rôle.

Jean-Luc Mélenchon, lui, devait prononcer le discours de clôture à 16h30.

Un logo en V

Pour dévoiler le logo de la Nupes, Manon Aubry a fait le V de la victoire avec ses doigts, V en grec se dit «NU», a-t-elle expliqué. Un signe V vert, mauve, jaune, orange et rouge s'est affiché sur l'écran.

Si l'accord à gauche n'a pas provoqué de grands remous chez les écologistes, il est rejeté sans appel par plusieurs grandes figures du PS. Concrètement, la puissante présidente de la région Occitanie Carole Delga, opposante résolue à l'accord, se déplace samedi dans le Lot en soutien à un candidat dissident.

Ne l'appelez plus LREM

Le parti présidentiel LREM, qui va devenir Renaissance, espère pouvoir attirer certains de ces déçus à gauche. «Nos portes sont grandes ouvertes», a insisté vendredi son patron, Stanislas Guerini.

La majorité sortante avait dévoilé jeudi une première salve de 187 investitures – dont une dizaine de ministres et l'ex-chef de gouvernement PS Manuel Valls, présent à l'Elysée samedi. L'affiche doit être complétée samedi par l'annonce d'une nouvelle vague d'investitures.

Après des négociations tendues, La République en marche (LREM), le MoDem de François Bayrou et le nouveau parti Horizons d'Edouard Philippe abordent les législatives «Ensemble!» – c'est le nom choisi pour leur campagne commune.

Une droite divisée

A droite, Les Républicains ont réuni à Paris leur Conseil national pour lancer officiellement leur campagne qui s'annonce périlleuse pour le parti historique de la droite, dont la candidate Valérie Pécresse a été laminée à la présidentielle (4,8% des voix).

Pour le chef du parti Christian Jacob, il s'agit de dissuader toute tentation de ralliement à Macron, alors que plusieurs élus, dont le patron des députés Damien Abad, se sont montrés ouverts à un rassemblement.

Enfin, Eric Zemmour réunit les candidats aux législatives de son parti Reconquête! à Paris, salle Wagram, pour une journée de formation qu'il conclura par un discours. L'ex-candidat d'extrême droite n'a pas eu de réponse favorable à sa main tendue au Rassemblement national et à LR. Il investit 550 candidats. En sera-t-il ? Lui, se dit «très tenté».

Le RN de Marine Le Pen attendra pour sa part la semaine prochaine pour présenter les axes de sa campagne. (sda/ats/afp)

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