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Enfermée par l'Iran, elle raconte l'horreur de la prison d'Ewin

Enfermée par l'Iran, cette Italienne dit l'horreur de la prison d'Ewin

epa11795875 (FILE) A file picture dated 26 September 2023 shows Italian journalist and writer Cecilia Sala as a guest in the TV show "Stasera c'
Cecilia Sala.Keystone
Dans la tristement célèbre prison d'Ewin, les mollahs torturent les opposants. La journaliste italienne Cecilia Sala y est détenue, sans doute en raison d'un scandale international impliquant un chercheur de l'EPFL. Elle décrit les conditions pénitentiaires.
03.01.2025, 14:5906.01.2025, 11:00
Martin Küper / t-online
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La journaliste italienne Cecilia Sala, emprisonnée en Iran depuis le 19 décembre, se trouve à l'isolement, n'a pas de lit ni de matelas, mais seulement une couverture dans sa cellule glaciale, a-t-elle décrit lors d'une conversation téléphonique avec ses proches, selon le Corriere della Serra.

Depuis une visite de l'ambassadrice italienne le 27 décembre, Cecilia Sala n'aurait plus eu aucun contact humain. Même les gardiens ne feraient entrer la nourriture, composée principalement de dattes, que par une fente dans sa cellule. Ses lunettes lui auraient été retirées. Sa famille lui a envoyé un paquet contenant du chocolat, des gâteaux, des livres et un masque de sommeil, mais elle ne l'aurait pas reçu, ont rapporté ses proches au journal. «Dépêchez-vous», aurait dit la jeune femme de 29 ans à ses parents au téléphone.

Arrestation d'un chercheur de l'EPFL et pression

La raison de la détention de la journaliste du quotidien Il Foglio? Inconnue, ou plutôt, on a que des conjectures. Cecilia Sala est arrivée en Iran le 12 décembre avec un visa valable. Dans son podcast, elle a réalisé plusieurs interviews, dont celle de Hossein Kanaani, cofondateur des Gardiens de la révolution iranienne. La justice iranienne reproche à la journaliste d'avoir enfreint les lois sur les médias de la République islamique. Ces accusations n'ont pas été spécifiées.

Selon le Corriere della Sera, les mollahs chercheraient à échanger la journaliste contre Mohammed A, chercheur de l'EPFL d'origine iranienne et arrêté en Italie. Un tribunal de Milan doit prochainement examiner les documents fournis par les Etats-Unis pour statuer sur l’extradition du chercheur iranien. La procédure pourrait durer au moins deux mois, selon les estimations.

Le régime des mollahs en Iran est connu pour prendre des citoyens étrangers en otage afin de faire passer des revendications politiques ou de faire libérer des Iraniens détenus à l'étranger. Il est donc possible que Téhéran veuille faire pression sur Rome pour que l'Iranien ne soit pas extradé vers les Etats-Unis.

Le cas de Cecilia Sala émeut l'Italie

Le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué, jeudi, l'ambassadeur iranien pour exiger la libération immédiate de la reporter Cecilia Sala. Le ministère s'est dit «gravement préoccupé» par la détention de la journaliste et a insisté sur le fait qu'elle devait être traitée avec dignité et que ses droits fondamentaux devaient être respectés. Jeudi, la première ministre italienne Giorgia Meloni devait rencontrer certains ministres de son cabinet lors d'une réunion convoquée à la dernière minute pour discuter des prochaines étapes de l'affaire.

epa11797204 People hold placards while attending a peaceful sit-in in front of the Prefecture to demand the immediate release of the Italian journalist Cecilia Sala in Turin, Italy, 29 December 2024.  ...
un sit-in pacifique devant la préfecture à Turin, le 29 décembre 2024, pour exiger la libération immédiate de la journaliste italienne Cecilia Sala.Keystone

La représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, est également intervenue dans l'affaire. Dans un entretien avec le journal italien La Repubblica, elle a également exigé la libération immédiate de la journaliste. «Personne ne devrait être emprisonné pour son travail. Le journalisme n'est pas un crime», a déclaré Kaja Kallas.

La prison d'Ewin, au nord de Téhéran, où Cecilia Sala est incarcéré, est tristement célèbre pour les mauvais traitements et la torture qu'elle inflige aux prisonniers politiques. Des manifestants critiques à l'égard du régime y sont également détenus, de même que des personnes ayant la double nationalité, c'est-à-dire possédant une autre nationalité en plus de la nationalité iranienne. En mai 2018, les Etats-Unis ont sanctionné la prison et sa direction pour «graves violations des droits humains».

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