International
Prison

On sait qui attaque à l'arme lourde les prisons françaises

On sait qui attaque à l'arme lourde les prisons françaises

Les enquêtes confirment l’implication des narcotrafiquants dans ces récents assauts, révélant une nouvelle dimension de la criminalité organisée.
02.05.2025, 11:5002.05.2025, 11:50
Murielle KASPRZAK / afp
Plus de «International»

La piste des narcotrafiquants a été confirmée dans l'enquête sur les attaques contre des prisons ainsi que des agents pénitentiaires en France et 21 suspects ont été présentés vendredi à des juges d'instruction chargés de la criminalité organisée à Paris.

Le placement en détention provisoire a été requis contre ces personnes, dont deux mineurs et sept déjà incarcérées, précisent dans un communiqué commun le Parquet national antiterroriste (Pnat) et la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), désormais seule chargée des investigations.

(FILES) This photograph taken on April 16, 2025 shows a burned car in front of the Tarascon prison in Tarascon, southern France, after 3 cars were set on fire the previous night in its parking lot. Po ...
Le 16 avril 2025, une voiture brûlée devant la prison de Tarascon, dans le sud de la France.Image: AFP

«Parmi les mis en cause» figure «celui qui est susceptible d'être le créateur du premier compte Telegram intitulé DDPF (Défense des prisonniers français) et rédacteur du texte de revendication diffusé sur cette chaîne, mettant en cause la condition carcérale», soulignent-ils.

Déjà en détention, condamné pour des infractions de droit commun, il doit être prochainement jugé pour des faits liés au narcobanditisme proche de la DZ Mafia à Marseille (sud), deuxième ville française. Le groupe «DDPF», alors totalement inconnu, avait publié vidéo et menaces sur cette messagerie cryptée, qui les a ensuite supprimées et fermé le canal.

«Les investigations ont mis en évidence un mode opératoire similaire, déployé de façon répétée: à partir d'un mot d'ordre d'action donné par l'instigateur du mouvement +DDPF+ sur une chaîne Telegram, des offres d'actions ont été diffusées et relayées sur les réseaux sociaux, des exécutants ont été recrutés et sont passés à l'acte, moyennant une rémunération significative.»
Les autorités françaises

«Ce mode opératoire correspond à celui désormais habituellement employé par les organisations criminelles pour faire exécuter des missions pour leur compte», ajoute le texte.

Plusieurs arrestations

Au total, 30 personnes, dont quatre mineurs, ont été interpellées entre lundi et mercredi lors d'un vaste coup de filet dans toute la France. Sept gardes à vue ont été levées sans poursuites à ce stade. Un adulte et un mineur sont déférés vendredi devant un juge d'instruction à Lyon, les faits qu'ils sont soupçonnés d'avoir commis n'ayant pu être liés avec l'enquête principale.

L'information judiciaire, ouverte vendredi par la Junalco pour notamment association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et de délits et tentative de meurtre en bande organisée, porte sur une quinzaine d'actions menées contre des prisons et des agents pénitentiaires à partir du 13 avril.

Une série d'attaques

Ce jour-là, à Agen (sud-ouest) était apparu pour la première fois le tag "DDPF" près de sept voitures incendiées sur le parking de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire (Enap). S'en était suivie une série d'incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d'artifices sur des prisons, voire des tirs de kalachnikov comme à Toulon (sud-est).

L'enquête porte aussi sur des tirs par arme à feu et des jets de deux cocktails Molotov ayant visé le 21 avril un lotissement à Villefontaine près de Lyon (centre-est) où résident des agents pénitentiaires, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier.

(FILES) This photograph taken on April 15, 2025 shows bullet impacts and the letters "DDFM" spray-painted on a door of the Toulon-La Farlede prison ahead of a visit of the French Minister of ...
Le 15 avril 2025, des impacts de balles et les lettres «DDFM» sur une porte de la prison de Toulon-La Farle, dans le sud du pays.Image: AFP

Dès le 15 avril, le Pnat s'était saisi de l'enquête en raison de la «nature de ces faits, les cibles choisies et le caractère concerté d'une action commise sur de multiples points du territoire, ainsi que l'objectif qu'ils poursuivent de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation tel que revendiqué sur les réseaux sociaux par un groupe baptisé +DDPF+».

Action terroriste?

Mais à l'issue du coup de filet, «il n'apparaît pas que ces actions coordonnées procèdent d'une entreprise terroriste dont l'objet aurait été la commission d'infractions ayant pour seul but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur», développent le Pnat et la Junalco:

«Aucune idéologie radicale violente, aucune ingérence étrangère, pistes pleinement explorées, n'ont pu être caractérisées.»
French Minister of Justice Gerald Darmanin speaks during a debate on narcotraffic at the French National Assembly in Paris on April 29, 2025. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)
Gérald Darmanin.Image: AFP

«En revanche, les investigations ont permis d'inscrire résolument ces actions dans la très grande criminalité organisée», selon le communiqué. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait imputé dès le début les attaques à la criminalité organisée alors que le Parlement a définitivement adopté mardi une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants.

«Plus de 300 enquêteurs sur l'ensemble du territoire national» ont été mobilisés lors des investigations. (jah)/afp)

Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
Lady Gaga joue devant plus d'un million de personnes à Rio de Janeiro
La chanteuse a donné un concert géant gratuit sur la place de Copacabana, samedi.

La chanteuse américaine Lady Gaga, portant une robe rouge écarlate, a enflammé une foule en délire samedi sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro. Son concert était gratuit.

L’article