Cette année, le prix Nobel de la paix est attribué à l'avocat biélorusse des droits de l'homme Ales Bjaljatzki et à deux organisations de défense des droits de l'homme, Memorial de Russie et le Center for civil liberties d'Ukraine. C'est ce qu'a annoncé le comité Nobel norvégien vendredi à Oslo.
Le comité Nobel a appelé la Biélorussie à libérer le militant et colauréat Ales Beliatski, en prison dans ce pays dirigé d'une main de fer par l'autocrate Alexandre Loukachenko. L'activiste a été arrêté et emprisonné le 14 juillet 2021 par le pouvoir qui l'accuse de fraude fiscale.
La présidente du Comité Nobel a toutefois ensuite modéré son propre propos:
Pour la cheffe de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, le prix Nobel d'Ales Beliatski est la reconnaissance d'un combat des Bélarusses contre le régime d'Alexandre Loukachenko. Quant à l'épouse d'Ales Bialiatski, elle s'est dite «submergée par l'émotion et reconnaissante».
L'un des lauréats du prix Nobel de la paix de cette année est l'organisation russe de défense des droits de l'homme Memorial, qui a été fermée au début de l'année. Pendant plus de 30 ans, Memorial s'est efforcé de recouvrer la mémoire des millions d'innocents exécutés, emprisonnés ou persécutés pendant l'ère soviétique.
Son action n'a jamais été bien accueillie par les autorités russes. Elle a fait l'objet d'une première mise en garde en 2006, puis a été ajoutée en 2014 à la liste des «agents étrangers», une liste d'organisations et de personnes qui, selon le gouvernement, reçoivent des fonds de l'étranger.
Le groupe a été fermé sous prétexte qu'il n'avait pas apposé sur certains de ses messages sur les médias sociaux la mention «agent étranger», comme la loi l'y oblige.
En décembre 2021, la Cour suprême de Russie a donc ordonné la fermeture de Memorial et de ses branches régionales parce qu'il avait violé cette loi de 2012 sur les agents étrangers.
(ats/acu)