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«L’Ukraine sera anéantie bientôt»: Trump se livre à The Atlantic

Trump interviewé par Jeffrey Goldberg de The Atlantic
Jeffrey Goldberg, de The Atlantic, a pu s’entretenir avec le président dans le Bureau ovale.images: x et getty, montage: watson
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«L’Ukraine sera bientôt anéantie»: Trump se livre

Après avoir fait éclater le scandale du «Signalgate», le patron de The Atlantic a pu s’entretenir longuement avec le président, dans le Bureau ovale. Son retour au pouvoir en novembre dernier, l’Ukraine, les taxes douanières, l’inflation, l’immigration, l’horizon 2028, tout y passe. On vous résume tout ça en punchlines.
29.04.2025, 16:5529.04.2025, 16:55
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Une rencontre à la fois incongrue et logique. Donald Trump détestait Jeffrey Goldberg, le rédacteur en chef de The Atlantic, bien avant que ce dernier ne se retrouve invité dans un chat gouvernemental par erreur. Mais le «Signalgate» a créé une telle déflagration que ce scandale est plus ou moins le seul à avoir durablement secoué l’administration Trump et l’esprit du milliardaire MAGA.

Il y avait donc de la matière pour régler quelques comptes et poser des dossiers bouillants sur la table. Après avoir été «violemment annulée» par le président, l’interview s’est finalement déroulée le 24 avril dernier, dans le Bureau ovale, en compagnie de deux autres journalistes.

Un entretien que Trump avait d’ailleurs révélé prématurément, sur Truth Social, histoire de déstabiliser son adversaire et lui «mettre un coup de pression. Mais en même temps, vous vendrez environ cinq fois plus de magazines».

«Plus tard dans la journée, je rencontrerai, entre autres, Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic et responsable de nombreuses histoires fictives me concernant»
Donald Trump, sur Truth Social

Dans cette danse de communication, chacun tient très bien son rôle, conscient de ce qu’ils ont a gagner... et à perdre. Le ton de la discussion est taquin, faussement amical et on sent bien que les deux protagonistes sont finalement ravis d’avoir pu se mettre en scène ensemble.

De sa propre présidence à l’Ukraine, en passant par l’économie, l’immigration, le «Signalgate», les dorures de la Maison-Blanche et quelques détails piquants, voici un résumé de cette rencontre en punchlines.

Le Bureau ovale pimpé à la Trump:

«Jeffrey, regardez, c'est le nouveau Bureau ovale, et les gens l'adorent. Ces tableaux étaient tous dans les coffres»

Il paie tout ça de sa poche, Trump?

«Oui, je le fais tout seul. Vous voyez en haut? Tout ça vient de Mar-a-Lago»

C’est doré, quoi.

«Non, c’est de l'or 24 carats, ce qui est intéressant, car ils n'ont jamais inventé de peinture qui ressemble à de l'or»

Alors, ce retour au pouvoir?

«Ce n’est pas un retour»

Ah.

«La plupart, je suppose, le considèrent comme le plus grand retour politique de l'histoire»

Sans doute...

«Je trouve que c'est un honneur, mais je ne le considère pas comme tel»
«Je ne l'ai simplement pas perçu comme une revanche»

C’est quoi, alors?

«Je le vois juste comme une façon de continuer à avancer péniblement»

Trump, «l'une des personnes les plus prospères de l'histoire», élu deux fois à la présidence?

«Trois fois»

«Je ne vous crois pas quand vous dites avoir gagné les élections de 2020», balance Jeffrey Goldberg.

«Je ne vous le demande pas»

Donc il y croit vraiment?

«Je ne crois pas; je sais que l'élection a été truquée»

Sa plus grande réussite depuis novembre?

«Je pense que l'un des domaines dans lesquels j'ai le plus réussi, ce sont les relations extérieures»

Et le Canada, il veut vraiment en faire un Etat d’Amérique?

«Je pense que ce serait génial»

Goldberg précise que ce serait un «grand Etat démocrate».

«Beaucoup de gens disent ça, mais ça ne me pose aucun problème si c'est nécessaire»

«Trump 2028», c’est de la provoc’?

«Je ne veux pas vraiment en parler, mais ce n'est pas ce que je cherche à faire. Et je pense que ce serait très difficile à faire»
«Mais les gens crient tout le temps, où que j'aille: 2028!»
«Ils sont contents. Les gens sont très contents de cette présidence»

Mmmh, les chiffres disent l’inverse:

On cause immigration? Mêmes des Américains en situation régulière ont peur.

«Il y a une grande différence entre être légalement dans le pays et être illégalement dans le pays»

Parlons des migrants illégaux...

«Nous avons 250 000 personnes que nous voulons faire sortir»
«Ils sont violents, très violents»

Et transférer des prisonniers à l’étranger?

«Si c’est légal de le faire, je n'aurais aucun problème à les faire sortir du pays et les placer dans une prison étrangère, ce qui coûterait beaucoup moins cher»

Trump pense-t-il protéger l’Amérique avec sa politique économique?

«Ecoutez, nous avons perdu des milliers de milliards de dollars l’année dernière dans nos échanges commerciaux avec ce type [Biden]»

Et?

«J’ai senti qu'il fallait que quelqu'un agisse»

Mais beaucoup de pays du monde ne sont pas ravis de ses manières.

«J’ai beaucoup de négociations en cours, mais je n'y suis pas obligé. Je le fais parce que je veux savoir ce qu'ils en pensent»

Du business, quoi.

«Je suis comme quelqu'un qui possède un magasin de grande valeur et tout le monde veut y faire ses courses. Je dois le protéger et c'est moi qui fixe les prix»
«Et on va devenir très riches. On va gagner beaucoup d'argent»

Les Américains commencent à flipper.

«C’est une période de transition. Une transition majeure. Je remets les pendules à l’heure. Je remets les choses à zéro»

Pourrait-il se dire un jour du côté de Zelensky?

«Pas de Zelensky, mais de l’Ukraine, oui»

Ce n’est pas l’amour fou...

«J’ai eu du mal avec Zelensky. Vous l’avez vu ici, dans le Bureau ovale, assis sur sa chaise, quand il n’arrivait pas à comprendre»

Le fameux assassinat verbal dans le Bureau ovale, oui.

«La guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu si j’avais été président»
«Ce n’est pas ma guerre, mais celle de Biden»

Mais pourquoi n’est-il pas clairement du côté de la «petite nation opprimée»?

«Je crois que oui. Je crois que je sauve cette nation. Je crois qu’elle sera anéantie très bientôt»

Et le Signalgate: encore une fiction des médias?

«Non, c‘était vrai»

Une leçon a tiré de tout ça?

«Je crois qu’il ne faut peut-être pas utiliser Signal, d’accord? Si vous voulez savoir la vérité, je dirais franchement à ces gens de ne pas utiliser Signal»

Trump utilise-t-il Signal?

«Je ne l’utilise pas, non»

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a encore tout le soutien de Trump.

«Pete a traversé une période difficile. Je pense qu'il va se reprendre. Je pense que c'est un type intelligent. C'est un type talentueux. Il a beaucoup d'énergie»

Le dernier échange savoureux entre Trump et The Atlantic

L’un des trois journalistes, Michael Scherer, aux côtés de Jeffrey Goldberg:

Mr. le président, vous avez essayé de me joindre à 1h30 du matin, juste après le combat de l'UFC? J'ai reçu un appel de votre part...

Trump:

Après quoi?

Le journaliste:

«Après le combat de l'UFC à Miami, j'ai reçu un appel de votre numéro de portable à 1h30 du matin»

Trump:

«Vraiment? Oh non, ça ressemble à un autre scandale Signal!»
Il coince sa voiture entre deux murs
Video: watson
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